Portrait
Jacques Lecomte, le bois dans l'âme
Ancien menuisier-charpentier, Jacques Lecomte s'adonne désormais à sa passion, le tournage sur bois, et tire de magnifiques objets de toutes les matières possibles.
Ancien menuisier-charpentier, Jacques Lecomte s'adonne désormais à sa passion, le tournage sur bois, et tire de magnifiques objets de toutes les matières possibles.
Installé dans son petit atelier niché dans le bas de son pavillon, au cœur du village de Tréon, dans le Thymerais eurélien, Jacques Lecomte se livre depuis qu'il est à la retraite à une passion dévorante, le tournage sur bois.
Et celle-ci ne date pas d'hier : « Avant, j'étais menuisier-charpentier. Dans l'entreprise où j'ai commencé à 14 ans, il y avait le patron, un compagnon et moi, l'arpette. Nous faisions beaucoup de bois tourné mais il n'y avait que le patron qui avait le droit de toucher au tour, c'était son truc à lui, son jouet. Moi j'y voyais quelque chose de magique et je me suis juré qu'un jour j'en aurai un ».
Cadeau de retraite
Ce désir d'enfant sera comblé par sa femme qui lui offre la machine de ses rêves le jour de sa retraite.
Depuis, il n'arrête plus de tourner. « J'aime avant tout voir un objet se dessiner sous la gouge et prendre parfois une forme inattendue, reconnaît l'artisan. J'oriente l'outil en fonction de l'humeur du moment ».
Il n'y a pas de copieur sur son tour, il ne fait que des pièces uniques et se laisse guider par son imagination : « Je préfère prendre mon temps, réfléchir et faire de la création ».
Entre la poupée mobile et la poupée fixe de sa machine, passent toutes les essences de bois : « Des paysagistes ou des bucherons m'en donnent. Parfois, juste en voyant un morceau de bois je sais ce que je vais faire. Quand le bois est moche, abîmé, je sais que si je fais un fruit, il sera beau ».
Ce qu'il aime aussi, ce sont les odeurs : « Des parfums se dégagent de certaines essences, le bois de rose sent la rose, le bois de violette sent la violette… ».
Si Jacques Lecomte tourne beaucoup de bois, il utilise aussi des matières plus exotiques comme la corne de zébu ou de phacochère, la résine, le téflon, la pomme de pain, voire les os du pot-au-feu… De cette matière il fait toutes sortes d'objets, de la toupie au coupe-papier en passant par des objets de décoration, des boîtes ou des pendules de radiesthésiste.
Mais sa spécialité ce sont les stylos, il en a produit des dizaines de modèles tous plus réussis les uns que les autres.
Transmettre son virus
Aujourd'hui, Jacques Lecomte est un peu frustré de ne pas pouvoir participer aux marchés d'artisans d'art compte tenu du contexte sanitaire. De fait, c'est quand il a été poussé à tenir un stand lors d'un marché de Noël à Dreux, qu'il a pris conscience de l'intérêt que suscitait son travail.
Et il y a plusieurs façons de découvrir ses créations, il a une vitrine dans le hall du Ciné-Centre drouais, son site Internet — lecomte-jacques.fr — ou encore directement chez lui. Il propose également des stages pour transmettre son virus… de tourneur.