Jacques Chirac ou le dialogue des cultures
Une exposition à Paris retrace le parcours de l’ancien président entre ses convictions personnelles et ses actions internationales.
Quand Jacques Chirac est né, en 1932, l’exposition coloniale internationale de Paris venait de fermer ses portes. Fils d’instituteur corrèzien, il a grandi avec ce regard occidental sur les cultures lointaines : un mélange de mépris et de fascination.
Pourtant, au chevet de sa vie, on retient de Jacques Chirac sa passion des arts premiers, son discours de 2002 sur le dialogue des cultures devant la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie, ou son énergie politique à refuser la théorie du choc des civilisations au moment de la guerre d’Irak.
Jusqu’au 9 octobre au musée du quai Branly à Paris, une exposition retrace le parcours de l’ancien président pour montrer les liens entre les convictions d’un homme et ses actions.
Jacques Chirac change son point de vue sur les civilisations d’Asie à l’occasion d’une visite du musée Guimet en 1947. Ensuite, il a déjà raconté que son séjour en Algérie en 1950 a « fait de lui un autre homme ». Le souvenir de son retour, en tant qu’officier, en 1956 explique son refus de s’engager dans des guerres inutiles comme en Irak en 2003.
Ensuite, l’homme ne cesse d’élargir son intérêt pour les cultures anciennes ou lointaines. Il organise une exposition sur les Taïnos. Il crée le musée du quai Branly. Il ouvre le département des arts de l’Islam au Louvre.
L’exposition montre aussi en quoi sa passion résonne avec son action politique internationale durant ses mandats ou ses fonctions de maire de Paris, de Premier ministre ou de président de la République.
Il invite Nelson Mandela en France. Alors qu’ils ne sont pas du même bord politique, il soutient la loi Taubira de 2001 sur la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité. Ce sont les mêmes valeurs qui l’avaient guidé en 1995 lors de son discours sur la rafle du Vel’ d’hiv’.
Photo : Eric Lefeuvre