Isabelle Mignot, le territoire comme un don
Isabelle Mignot a créé à Romilly-sur-Aigre, avec son compagnon Emmanuel Bourgeois, un espace ouvert à l’art contemporain et à ses hôtes.
Il est des gens pour qui le territoire est un don. En tous cas, c’est ainsi qu’Isabelle Mignot l’a pris après que son compagnon Emmanuel Bourgeois, natif du secteur, le lui ait fait découvrir il y a une vingtaine d’années. Et elle s’en est entichée.
Au point de vouloir faire vivre ce coin de paysage logé entre Beauce et Perche aux confins de l’Eure-et-Loir et d’offrir le gîte à ceux qui passeraient par là : « J’ai eu un coup de foudre pour ce village de Romilly-sur-Aigre et j’ai eu envie de venir y vivre. Au début le weekend, puis avec l’arrivée d’internet en 2000, mon compagnon a pu venir travailler ici et nous avons quitté Paris. »
Petit à petit le projet a mûri : « nous pouvions continuer nos parcours professionnels — il est architecte, elle est consultante d’entreprise. Emmanuel a retravaillé cette maison pour pouvoir recevoir, échanger et faire découvrir le territoire avec un petit plus : en faire aussi un lieu d’exposition d’art contemporain... »
Ainsi sont nées trois chambres d’hôtes de charme et les Granges d’art : « C’est plus un lieu de rencontre qu’une galerie », pointe Isabelle Mignot, « les gens osent franchir le pas ici. Ils ont cette curiosité d’esprit. D’ailleurs, l’art contemporain ne nécessite pas de culture particulière, on aime ou on n’aime pas... » C’est vrai que c’est un pari un peu fou, du mécénat plus qu’autre chose, né de l’amour de l’art d’Emmanuel... De fait, toute la décoration de cette belle maison est liée à l’art.
« Les gens se sentent bien ici », relève Isabelle Mignot au terme de sa cinquième saison touristique. « C’est un métier passionnant : l’accueil, passer du temps avec ses hôtes, échanger, faire découvrir la région. Le relationnel est plus authentique et plus convivial, c’est très différent d’un hôtel. »
Si sa clientèle est constituée de personnes en transit ou de famille réunies pour de grandes occasions, elle a de plus en plus de gens à vélo ou à pied, d’autres qui empruntent la route de Saint-Jacques-de-Compostelle et des Parisiens qui viennent s’y ressourcer régulièrement...