Gérard Fromanger ou l’obsession de la vie
Le peintre français très engagé en Mai 68 fait l’objet d’une rétrospective, malheureusement trop courte, au Centre Pompidou à Paris.
21 affiches sérigraphiées
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, don de l’artiste, 2006
photo Georges Merguerditchian
Série « Bastille – Dérives »
Huile et acrylique sur toile, 200 x 300 cm
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, don de l’artiste, 2012
photo Philippe Migeat
Série « Le désir est partout »
Huile sur toile, 200 x 300 cm
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, achat de l’Etat, 1975
photo Philippe Migeat
photo Bertrand Prévost
Le premier tableau du peintre Gérard Fromanger représentait, en 1965, l’acteur Gérard Philipe figé dans une posture d’éloquence artificielle. Sur un fond noir, son corps était reproduit jusqu’à la saturation afin d’insister sur l’absence de vie qu’il portait malgré sa prestance.
À l’inverse, dans les années 2000, Gérard Fromanger peint des lignes de couleur qui s’échappent des plans de Paris pour former des silhouettes des habitants qui peuplent les rues.
Toute l’œuvre du peintre, né en 1939 à Pontchartrain (Yvelines), est consacrée à l’expression de la vie par les corps plongés dans l’espace public.
C’est cette obsession que donne à voir une exposition monographique jusqu’au 16 mai au Centre Pompidou à Paris.
Gérard Fromanger a appartenu à la Figuration narrative, un courant international des années 1960 et 1970.
Ce groupe est né, en France, en réaction à l’abstraction, alors toute puissante, et au Pop art, trop ironique à ses yeux. Il se concentre sur la façon de raconter une histoire dans une seule peinture quitte à superposer les points de vue ou à se faire succéder les temps de l’histoire dans un seul plan.
Souvent les œuvres portent un message politique marqué. Très engagé en Mai 68, Gérard Fromanger tire un enseignement de son engagement : « Quand on disait “l’énergie, c’est nous”, j’y trouvais une force pour peindre l’énergie du monde. »
Depuis, c’est cette force qu’il exprime dans les couleurs qui ne quittent plus ses tableaux. Une sorte de printemps permanent.
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