Étienne Dugas, créateur de bijoux
Artisan blésois, Étienne Dugas crée des bijoux fantaisie haut de gamme. Le jeune professionnel travaille à l’instinct.
« Je crée des bijoux fantaisie haut de gamme » déclare Étienne Dugas. À l’issue de sa formation, l’artisan blésois a travaillé pendant deux mois dans un atelier de la région puis il a intégré une couveuse d’entreprises afin de tester un projet de création d’atelier. « J’ai appris la vente, la gestion commerciale et le calcul de prix. Je me suis également constitué un stock et une clientèle. »
À cette époque, le jeune homme travaillait à son domicile. « La couveuse d’entreprises fut une rampe de lancement » dit-il. Après avoir occupé un local, à la fin du bail, il a rejoint un collectif afin de gagner en visibilité.
L’artisan fabrique des bracelets en cuir sertis de perles de pierre. « Celles-ci viennent du monde entier et je les achète sur des salons à Paris. J’échange avec les fournisseurs pour être certain de la qualité. Et, quand j’ai un coup de cœur, j’achète. »
Le créateur trouve son inspiration dans les voyages, les tendances et l’écoute de ses clients. « En dehors de quelques exceptions, je n’ai pas de plan, je travaille à l’instinct. »
Sur un bijou, l’élément central se compose d’un pendentif en corne de vachette mis en valeur avec des pierres. Autre exemple : un collier en argent avec une perle centrale en corne de zébu incrustée de nacre. Autour, il y a des perles de pierre et d’argent.
Si la clientèle féminine prédomine, son homologue masculin se développe. Étienne Dugas explique : « Je crée des bijoux adaptés aux tenues des clients. Parfois, ceux-ci participent au processus de création. Il m’arrive de les recentrer car le bijou doit être réalisable. Pour le moment, je ne fais ni soudure ni ligne de forge. Sur ces bases, nous choisissons les matières, les formes et les couleurs. Échanger avec des clients ou des confrères me fait évoluer dans mes techniques : à 25 ans, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. »
Le professionnel utilise plusieurs techniques : découpe du cuir, enfilage de perles, fabrication d’anneaux en métal et émaillage à froid. « En joaillerie, on travaille sur le métal. Dans mon cas, c’est plus de la création. »
L’artisan crée deux collections par an : printemps-été et automne-hiver. « Cela permet de se renouveler raisonnablement car on ne peut pas être créatif tout le temps. Je n’ai quasiment pas de pièce unique. Pour des impératifs de gestion, je fonctionne par petites collections. Mais il ne faut pas non plus que tout le monde ait le même bijou. C’est pourquoi je décline mes collections en différentes couleurs, etc. »
Distribué en Loir-et-Cher, à Orléans (Loiret) et en Bretagne, le Blésois cherche à élargir son réseau.
Olivier Joly