Et si les normes étaient nos alliées ?
La FDSEA de Loir-et-Cher a tenu son assemblée générale le 5 février à Vineuil. Le thème : « Stop aux normes, libérez les agriculteurs ». Un sujet traité tout au long de la journée et auquel des pistes de réflexion ont été apportées.
« Utilisez votre énergie pour qu’on puisse faire le métier qu’on a choisi : celui d’agriculteur et non celui de bureaucrate qui peut être sanctionné sans présomption d’innocence. » C’est le message lancé le 5 février avec détermination par Didier Delory, secrétaire général de la FDSEA 41, lors de son assemblée générale qui se tenait au centre de formation des sapeurs-pompiers de Loir-et-Cher à Vineuil. Les agriculteurs se sentent noyés sous l’excès de normes et les contrôles abusifs.
Selon des témoignages d’agriculteurs des différentes sections, regroupés dans une vidéo d’une dizaine de minutes, ce « trop-plein » empêche la production, la compétitivité et la visibilité. « Douze corps de contrôles peuvent intervenir sur une exploitation agricole », précise même Daniel Prieur, secrétaire général adjoint de la FNSEA et invité en Loir-et-Cher. Ce constat est partagé par le directeur départemental des Territoires, Pierre Papadopoulos : « Nous sommes à un tel niveau de complexité que nous en arrivons à l’incompétence. Mais ce ne sont pas les fonctionnaires ou les élus qui créent la complexité. C’est le système et la société qui imposent cette contradiction. »
Alors comment se sortir de cette situation ? Pour apporter des éléments de réponse et « prendre du recul sur le métier », Florent Leprêtre, président de la FDSEA, et son équipe, ont invité un spécialiste des questions européennes, Nicolas Ravailhe : « Il y a un décalage entre la vision française et la réalité européenne. En France, la norme est vue comme une réduction du risque et donc une sécurité juridique. Sauf que l’on porte atteinte à la volonté initiale en entravant les agriculteurs. » Dans une Europe en situation de guerre économique depuis 1987, les agriculteurs doivent eux-mêmes créer de l’expertise et utiliser les normes comme des armes d‘intelligence économique pour servir leurs intérêts.
« S’appuyer sur le droit et les procédures est une chose. Même si ce n’est pas dans la nature française, il faut aussi créer des alliances et travailler main dans la main avec différents acteurs. Tous seront une menace ou une opportunité », a insisté Nicolas Ravailhe au cours de son intervention qui a bousculé certains participants dans la salle. L’agriculture est une chance pour un pays, « elle vaut largement la bombe nucléaire », a appuyé Pierre Papadopoulos. Les agriculteurs doivent se faire entendre et comprendre.
« Pour le syndicalisme de demain, il faut que l’on change de braquet, on ne peut plus faire comme avant. Nous devons nous adapter au rythme d’aujourd’hui », a conclu Florent Leprêtre. Et, toujours, communiquer le bon sens paysan.
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