« Équiper un maximum d’agriculteurs »
L’assureur mutualiste veut faciliter l’accès aux stations météo et pluviomètres connectés. Explications d’Éric Gelpe, directeur général de Groupama Paris Val de Loire.
«Nous sommes arrivés à la diffusion de stations météo et de pluviomètres connectés par plusieurs cheminements. Tout d’abord, dans le cadre du partenariat avec UniLaSalle (NDLR : école d’ingénieurs). Ce partenariat consiste à travailler sur la résilience de l’exploitation agricole face à un certain nombre de risques. Et, dans le cadre de cette démarche, nous sommes en contact avec Isagri, éditeur de logiciels de gestion agricole. Or celui-ci a travaillé sur un logiciel connecté à des pluviomètres et des stations météo afin de prévoir et de qualifier des phénomènes climatiques sur des zones très localisées. Une réponse à nos problématiques de gestion et d’anticipation du risque parce que ces stations permettent à un agriculteur de savoir que sur telle parcelle plus ou moins éloignée de son corps de ferme il va pleuvoir ou il vient de pleuvoir : ce n’est pas la peine qu’il aille faire dix kilomètres pour appliquer un traitement qui sera soit lessivé soit trop anticipé ou trop tardif. Le professionnel gère donc mieux son temps. »
Des éléments de prévision sur les risques maladies
« À partir d’un certain nombre de modèles agronomiques mis au point par Arvalis, les données récupérées fournissent des éléments de prévision sur certains risques maladies. Ces outils connectés permettent de mieux gérer le temps par rapport aux évènements climatiques, de mieux gérer le temps de travail sur les parcelles et d’anticiper des phénomènes sanitaires. Donc, de mieux régler les actions de protection, les rendre plus fines et plus pertinentes. Et au meilleur moment. La démarche procède d’une grande préoccupation stratégique de l’assureur Groupama. Celui-ci supporte les risques de l’agriculture et accompagne les agriculteurs pour mieux gérer leurs risques. Et, dans le cadre de cette démarche, on investit dans la recherche : cela débouche sur des applications pratiques qui rencontrent une utilité opérationnelle, un modèle économique. Ainsi, les stations baptisées Météus se déclinent sous forme de stations complètes ou de pluviomètres. Nous avons acheté un certain nombre de lots dont nous avons équipé une partie de nos experts-récoltes ainsi que des sociétaires fidèles. En parallèle, nous avons négocié des prix avec Isagri. Cela permet de faciliter l’accès à ces outils. En outre, si le sociétaire est fidèle, nous prenons en charge une partie du prix. Notre objectif est qu’un maximum d’agriculteurs soient équipés. Ces outils permettent de mesurer les phénomènes climatiques dans un périmètre géographique relativement limité mais de manière extrêmement précise. Par ailleurs, ce sont des outils collaboratifs : plus la plaine en sera maillée, plus les agriculteurs qui sont connectés auront des précisions locales fines et complètes sur l’ensemble des territoires qui les concernent. »