Du blanc de poireau même en été, c’est possible
Mathieu Lambert, producteur de légumes à Montlivault, commercialise du blanc de poireau toute l’année. Pour cette performance, il a été récompensé par un Top de l’entreprise, le 27 novembre, remis à Blois par le conseil général.
Mathieu Lambert est un chef d’entreprise mais n’en perd pas pour autant son âme d’agriculteur. Installé en 2002 en Gaec avec son père, il a développé l’exploitation en créant l’EARL Lambert en 2010, située à Montlivault. Ce père de famille commercialise 3200 tonnes de courgettes par an, cueillies à la main. « Dans cette zone artisanale où se trouve mon hangar, il n’y avait rien, c’était un champ. »
Abandonnant la pomme de terre, les deux hommes ont commencé le poireau en 2001, et la courgette et la fraise en 2002. Aujourd’hui, Mathieu Lambert possède cinquante hectares de courgettes, quarante de poireaux et cultive asperge, ignames, choux… sur un total de deux cent vingt hectares. « J’ai eu d’assez gros clients en face de moi et c’est pour cette raison que je me suis développé. »
Par le biais de sa SARL Jardin du Val de Loire, Mathieu Lambert a mis en place en 2012 un système pour commercialiser du blanc de poireau toute l’année. « J’ai répondu à une demande des distributeurs et j’ai été surpris de voir qu’il y avait un vrai marché : je vends autant de blanc de poireau en juillet qu’en janvier », confie le producteur. Mathieu Lambert a créé une salle de conditionnement et installé une chambre froide pour stocker ses poireaux coupés pendant deux mois jusqu’à la récolte de juillet. Il opère aussi un travail de négoce pour s’assurer d’avoir assez de marchandises. « Je sais que tous les jours j’ai du travail avec eux. C’est une vraie sécurité pour moi. »
Grâce à ce pari, le producteur de Montlivault a reçu un Top de l’entreprise le 27 novembre à Blois, dans la catégorie Innovation, décerné par le conseil général. « On est des producteurs avant tout mais ça change très vite, même dans le milieu maraîcher. Je pense qu’il ne faut pas s’endormir et croire qu’un client est définitivement acquis. Tous les jours, il faut en vouloir. »