Formation
Des Universités du soir pour tirer le meilleur des certifications
La chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir a organisé, lundi 2 octobre à Chartres et en direct sur Youtube, ses 43es Universités du soir sur le thème des différentes certifications agricoles.
La chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir a organisé, lundi 2 octobre à Chartres et en direct sur Youtube, ses 43es Universités du soir sur le thème des différentes certifications agricoles.
Si la nouvelle Pac a introduit la possibilité d'avoir accès aux aides de l'éco-régime par le biais des certifications agricoles, il en existe d'autres également. Pour y voir plus clair et en tirer le meilleur, la chambre d'Agriculture consacre ses 43es Universités du soir à ce thème, lundi 2 octobre dans ses locaux à Chartres et en direct sur Youtube.
Profusion de labels
« Nous constatons tous qu'il y a de plus en plus de labels divers et variés. Comment s'y retrouver dans cette jungle, comment choisir ? », demande en introduction l'élue Chambre en charge de ces soirées, Élodie Levacher. Elle donne donc la parole à Julien Frayssignes, enseignant chercheur à Purpan (Toulouse), qui livre une étude sur ce sujet.
Il commence son propos en parlant de la transition qui irait d'une agriculture dite industrielle vers une agriculture plus respectueuse de l'environnement et des demandes des consommateurs, où reviennent souvent celles de plus de local, de bio, d'équitable, et de sans sucre, ni pesticides ou additifs. « Et on parle de plus en plus de traçabilité, de transparence. On va vers une obligation de résultat », pointe-t-il.
Il en découle selon lui cette explosion, très franco-française, de labels. Il y a ceux qui sont publics, du Label rouge, qui apparaît dans les années 60, à la certification HVE, et l'arrivée plus récente d'un foisonnement de labels privés, comme Bleu-blanc-cœur, Zéro résidu de pesticides, Agri confiance… Auxquels il ajoute l'apparition des scores, comme le Nutri-score ou le Planet-score.
Agriculture de firme
Ces nouvelles démarches de certification montent en puissance et sont investies par nombre d'agriculteurs. Il relève aussi qu'elles se positionnent sur des produits du quotidien, le milieu de gamme. Pour Julien Frayssignes, leur approche est moins qualitative que les signes de qualité mais relèvent plus d'une démarche globale. Ils signent la montée en puissance d'un modèle d'agriculture de firme.
La suite de la soirée est illustrée par les témoignages de trois agriculteurs euréliens qui se sont engagés dans des démarches de certification qui donnent accès aux éco-régimes de la nouvelle Pac à des niveaux différents. Ainsi, Raphaël Gaujard explique pourquoi il s'est engagé dans la certification CE2+, Sébastien Picard fait de même pour la certification HVE et Philippe Jumeau pour la bio.
Ces témoignages sont ensuite étayés par les explications que livrent trois conseillers de la Chambre. Hors des éco-régimes de la Pac, Emmanuelle Lherbette explique la démarche bas-carbone, qui vise l'objectif de la neutralité à l'horizon 2050 pour de nombreux secteurs et une réduction de 46 % des émissions en agriculture. Elle explique la procédure de certification en précisant que la Chambre pouvait accompagner les agriculteurs.
CE2+ vs HVE
Rappelant que les décrets d'application étaient parus in extremis, Maud Évrard parle de la certification CE2+ et en parallèle de la certification HVE. De fait, leurs bases sont communes, en particulier les thématiques abordées : la biodiversité, les phytos, la fertilisation et l'irrigation. La première demande une obligation de moyens et permet l'accès aux aides de l'éco-régime de niveau 1, la seconde repose sur une obligation de résultats et offre l'accès aux aides de niveau 2.
Enfin, Aubin Le Coz a décrit les démarches aboutissant à la certification en Agriculture biologique qui donne accès aux aides de niveau 3. Elles commencent par le choix d'un organisme de certification et d'une date de conversion. Le coût dépend de l'organisme choisi, de la surface et des productions.
Le contrôle s'effectue dans le cadre d'un audit annuel ou de façon inopinée. La Chambre propose des formations, du conseil et il existe un groupe de développement : Terr'n'bio 28.
« Il existe différentes certifications et différents labels qui s'offrent à nous. Tout dépend des débouchés que l'on peut avoir, mais ils peuvent permettre une meilleure valorisation de nos productions et sécuriser nos aides Pac », a conclu Élodie Levacher.
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