Des fruits et légumes livrés dans les boîtes aux lettres
Un maraîcher d’Épône, Cyril Moisy, s’est lancé dans la commercialisation de sa production sous forme de colis livrés par La Poste.
Pour acheter des produits de la ferme, il y avait les marchés, la vente directement sur place et même quelques « drive » fermiers. Il existe désormais une nouvelle forme de commercialisation : la livraison directement par La Poste dans la boîte aux lettres du client. L’idée est venue de la chambre d’Agriculture de l’Ile-de-France et de son conseiller en maraîchage, Stéphane Rolland, qui a travaillé sur de nouvelles formes de débouchés pour les maraîchers franciliens. Elle s’est concrétisée grâce à Cyril Moisy, un jeune agriculteur installé depuis avril dernier.
Il est le premier maraîcher, et le seul pour le moment, a expérimenter la vente de sa production par Internet et la livraison chez le client par La Poste. Avec sa compagne, Marion, salariée de son exploitation, Cyril Moisy a lancé son activité de maraîchage sur environ cinq hectares et s’est de suite laissé tenter par l’aventure. « Nous vendions déjà 100 % de notre production en vente directe sur les marchés, via les paniers fraîcheurs distribués à la sortie des gares et à la ferme », raconte le jeune homme : « Logiquement, c’est une forme de distribution qui nous a séduits. » Afin de lancer au plus vite et à moindres frais le concept, le couple s’est appuyé sur son site Internet déjà existant — www.fermedeleglantier.com — pour ajouter un système de paiement en ligne et les premières commandes sont déjà arrivées. « Cela fait trois semaines que l’expérience a commencé et nous vendons une dizaine de paniers par semaine, sans aucune publicité », souligne Marion.
« Le panier est vendu 15 euros et le contenu change toutes les semaines », précise le couple de maraîchers : « Il contient des produits de saison, généralement cinq ou six productions différentes pour un total de quatre à cinq kilos. » Chaque semaine, elle clot les commandes le lundi, effectue la préparation le mardi et livre La Poste le mercredi matin qui, elle-même, dépose les paniers quelques heures après dans les boîtes aux lettres concernées. Si l’expérience démarre plutôt bien, Cyril et Marion se sont toutefois fixés une date à laquelle ils feront le bilan de l’expérience et décideront de la poursuivre — ou non. « C’est tout nouveau pour nous, pour La Poste et pour le consommateur. Il faut un an pour voir si ce système fonctionne et s’il est viable économiquement », souligne Cyril Moisy : « Car c’est un concept coûteux. Il faut le carton adapté à la taille de la boîte aux lettres, les frais de livraison de La Poste... » Sans compter les éventuels frais de packs de froid qui seront peut-être nécessaires à la bonne conservation des fruits et légumes dans les mois d’été. « On veut tester sur toutes les saisons », reprend Marion : « Pas sûr par exemple qu’on puisse mettre des fruits rouges l’été prochain. »
Cyril et Marion compte sur ce nouveau mode de commercialisation pour toucher certains clients qui, par exemple, ne peuvent pas se déplacer : « La livraison par La Poste est une bonne solution pour toucher des personnes âgées qui ne peuvent plus faire leurs courses ou encore des personnes qui travaillent en heures décalées et ne peuvent jamais faire les marchés ou venir à la ferme. » Réponse à la rentrée de septembre prochain. La commercialisation des fruits et légumes via La Poste est pour le moment possible sur les treize communes dont dépend le point-relais d’Aubergenville que livrent Cyril et Marion. En voici la liste : Aubergenville, Aulnay-sur-Mauldre, Bazemont, Bouafle, Écquevilly, Épône, Flins-sur-Seine, Herbeville, Jumeauville, La Falaise, Les Alluets-le-Roi, Maule, Mezières-sur-Seine et Nezel.