De nouvelles cultures débarquent dans les champs
Chanvre, soja, plantes aromatiques ou médicinales: la chambre d’Agriculture d’Ile-de-France planche sur de nouveaux assolements.
D’abord le chanvre, puis le soja et, aujourd’hui, les plantes aromatiques et médicinales : dans les champs franciliens, les nouvelles cultures font peu à peu leur apparition.
Depuis plusieurs mois – voire plusieurs années – la chambre d’Agriculture d’Ile-de-France travaille à leur introduction pour diversifier les assolements. À la clé : un allongement des rotations, des débouchés intéressants ou encore un moyen de contourner les impasses techniques aujourd’hui rencontrées dans les blés, orges ou colzas.
Le chanvre est la culture la plus « ancienne » dans le paysage des petits nouveaux.
Lancée en Essonne il y a six ans, elle est désormais structurée par la société Gâtichanvre qui vient de se doter d’une ligne de transformation. De six cent cinquante hectares cultivés cette année, plus de huit cents le seront l’an prochain. Les atouts du chanvre n’en finissent pas de séduire de nouveaux producteurs.
« Il permet d’allonger la rotation » explique le conseiller technique de la chambre qui a suivi le projet depuis ses débuts, Rémi Baudouin : « C’est une culture tout terrain qui valorise très bien des terres à faible potentiel et, surtout, c’est une culture de printemps qui coupe le cycle des adventices et nécessite des pointes de travail en décalage des autres cultures ».
Autre point fort, le chanvre est « zéro phyto » et ne demande presque aucune intervention. « On sème et c’est rendez-vous à la récolte » caricature le conseiller.
En 2016, quelques agriculteurs yvelinois se sont eux aussi lancés dans l’aventure en cultivant quelques dizaines d’hectares. La plupart a déjà prévu d’agrandir les surfaces l’an prochain.
Bien que plus timide, le soja apparaît lui aussi comme une option intéressante. Trois essais ont été menés l’an dernier en Yvelines et Essonne. « L’objectif est aussi de développer un pôle de production » explique le conseiller technique en charge de cette culture, Pierre-Louis Deruelle : « Le soja offre un désherbage plus facile dû à l’utilisation de nouvelles molécules, on se confronte à moins de résistances ».
La culture s’implante idéalement dans des terres qui se réchauffent vite. La chambre d’Agriculture planche également sur les débouchés potentiels et mènera de nouveaux essais pour la prochaine campagne. Ils seront présentés lors des plates-formes techniques.
Enfin, une filière de production de plantes aromatiques et médicinales est sur le point de voir le jour en Essonne.
La chambre d’Agriculture travaille avec l’Association pour le développement des plantes aromatiques (Adépam) et le Parc du Gâtinais. « Plusieurs essais ont été menés en vue de produire de l’huile essentielle » rapporte Rémi Baudouin.
Aujourd’hui, c’est le thym à thujanol qui a été retenu comme la culture la plus apte à être implantée. « Il se plaît dans des terres rustiques et ne demande pas d’irrigation. Il s’agit d’un marché de niche mais, bien exploité et sécurisé, c’est une belle possibilité de diversification. » Là aussi, la chambre d’Agriculture travaille d’arrache-pied pour accompagner les nombreux agriculteurs intéressés.
L’origan ou la mélisse pourraient aussi pointer leurs feuilles dans les prochaines années.