De nombreuses opportunités à la clé pour les agriculteurs du Loiret
Le deuxième Forum des opportunités organisé par la chambre d’Agriculture du Loiret s’est tenu à Sully-sur-Loire, jeudi 8 novembre.
Le deuxième Forum des opportunités organisé par la chambre d’Agriculture du Loiret s’est tenu à Sully-sur-Loire, jeudi 8 novembre. Cette journée était le rendez-vous des agriculteurs en recherche de nouvelles perspectives. Cette année, le Forum des opportunités a été complété par les rencontres de l’alimentation.
La chambre d’Agriculture du Loiret accompagne tous les agriculteurs dans la diversification et la création de valeur ajoutée sur leur exploitation. « Le changement climatique devient de plus en plus impactant pour l’agriculture. La conjoncture économique est fortement dégradée pour la quasi-totalité des productions, avec en prime une réglementation de plus en plus contraignante et coûteuse » assure Michel Masson, président de la chambre de l’Agriculture.
« La région Centre Val de Loire est considérée, pour certaines productions, première région agricole de France. Le Loiret mis à part, en moyenne sur le reste de la région, l’ensemble de la production agricole quitte la région » rappelle Christelle de Crémiers, déléguée au tourisme, aux terroirs et à l’alimentation. « Notre ambition est de relocaliser l’alimentation c’est-à-dire la production, la transformation, la consommation. Il faut sortir d’un modèle économique qui a éloigné fortement le consommateur » indique-t-elle.
Un lieu d’échanges
Le Forum des opportunités est un véritable carrefour d’échanges tourné vers l’avenir. Cet événement avait pour objectif de réunir en un même lieu les agriculteurs ou porteurs de projets agricoles en recherche de débouchés et les entreprises ayant des opportunités à leur offrir. Des opportunités dans tous les domaines : production, commercialisation, transformation. « Nous avions, à la chambre d’agriculture, pour objectif de développer la compétitivité des entreprises et cet événement en fait partie. Nous voulons donner une perspective de développement aux agriculteurs. Nous avons pour objectif de travailler pour l’intérêt de tous les agriculteurs, sans faire de sectarisme » poursuit Michel Masson. « Nous partageons cet état d’esprit de ne pas opposer l’animal au végétal, le conventionnel à la bio mais de montrer que notre agriculture est un tout. Ce tout fait de notre agriculture française une richesse et de l’agriculture loirétaine en particulier » insiste Benjamin Beaussant, directeur départemental des Territoires.
« Encore une fois, les éleveurs ont été mis à mal cette année, à cause des conditions climatiques. Il faut mettre les vaches à l’herbe mais s’il ne pleut pas, l’herbe ne pousse pas. Pour pallier à la sécheresse, il faut une sécurité en développant si possible l’irrigation, développer une autonomie alimentaire du troupeau en se diversifiant. Le rôle de la chambre d’Agriculture est de conseiller et d’accompagner l’agriculteur. Et ce forum des opportunités présente plusieurs possibilités pour aider l’agriculteur à se diversifier » précise le président de la Chambre.
Près de 45 stands différents étaient présents pour proposer des opportunités aux agriculteurs. Ces opportunités peuvent permettre à un agriculteur de consolider son revenu, de créer un nouvel atelier qui fonctionne sur sa ferme, de développer une nouvelle production avec un débouché certain ou alors de créer de la valeur ajoutée.
Des opportunités en accès libre
Comme l’année dernière, toujours en accès libre, les agriculteurs pouvaient se renseigner sur les productions de leur choix organisées autour de quatre pôles :
• Animal
L’aviculture a toujours le vent en poupe. En effet, plusieurs sociétés du milieu se sont déplacées. Huttepain Aliments est une organisation de production avicole du groupe LDC spécialisés en poulets, dindes, pintades et canards. Ils recherchent activement de nouveaux éleveurs pour accompagner le développement de leur abattoir en région Centre- Val de Loire. Sanders Clemont Nutrition, fabricant d’aliments pour les filières animales recherche également à développer son activité sur toute la région avec en prévision près
40 000 m2 de nouveaux bâtiments d’élevage volailles pour leurs débouchés nationaux et régionaux. La Cialyn de son côté souhaite développer l’engraissement bovins et ovins dans le département.
• Commercialisation
Ansamble Val de France recherche des producteurs de fruits et légumes et de produits laitiers pour approvisionner directement des restaurants scolaires et maisons de retraite. Les Moulins d’Alma Pro propose une installation clé en main pour la production de farine ou de pâtes à la ferme. Le groupe Pomona, Terre Azur, grossiste en fruits et légumes frais, recherche des producteurs de fruits et de légumes pour mettre en avant la production locale.
• Végétal
La famille Rochefort, exploitation familiale basée à Patay, cherche à développer des partenariats de cultures durables avec les agriculteurs bio du Loiret pour cultiver du blé, petit et grand épeautre, sarrasin, quinoa, lentilles. L’entreprise Les Crudettes, société du groupe LSDH, basée à Châteauneuf-sur-Loire, recherche de nouveaux producteurs de salades ou légumes, conventionnels ou bio dans un rayon de 100 kilomètres autour de l’usine. La société de production de semences potagères et fourragères Frasem recherche des agriculteurs afin d’étendre son réseau de producteurs multiplicateurs de semences. Les principales cultures porte-graines multipliées sont : betterave, haricot, épinard, pois, carotte, coriandre, luzerne, etc.
• Energie et biomasse
Agrikomp, spécialiste de la méthanisation agricole, basé à Blois, offre une voie de diversification aux agriculteurs. Novabiom est une société qui développe le miscanthus et qui accompagne les agriculteurs qui veulent se lancer dans cette démarche tant sur la production que la valorisation du produit. Le miscanthus est une culture pérenne à faible coût. Les utilisations du miscanthus sont nombreuses : biocombustible pour les chaufferie biomasse, litières animales (bovins, volailles, chevaux, animaux domestiques), paillage horticole, plastiques bio-sourcés, biomatériaux isolants, etc.
La chambre d’Agriculture a aussi organisé les Rencontres de l’Alimentation. Cette année, les agriculteurs en vente directe ont pu aussi faire le plein d’opportunité en échangeant avec d’autres agriculteurs, avec les collectivités, les restaurants scolaires, grossistes, GMS, etc.
Agriculteurs, devenez point relais colis sur votre ferme !
Agrikolis est une start-up lilloise créée en février 2018 par Cédric Guyot et Guillaume Belissent. Actuellement en phase de test en région Haut-de-France, la start-up compte déjà plus de 200 points relais sur la France entière et ont pour objectif d’atteindre les 600 points relais. Il n’existe, pour le moment, qu’une dizaine de points relais dans le Loiret. Le relais Agrikolis permet le stockage temporaire et la mise à disposition de produits lourds et volumineux à quelques kilomètres de son domicile. C’est suite à une expérience personnelle que Cédric Guyot et Guillaume Belissent ont eu l’idée de ce concept. « Quand vous achetez un objet lourd et encombrant, ce n’est jamais évident de se le faire livrer. La livraison c’est entre 9h-12h ou 14h-18h, bref pendant que l’on travaille. Nous voulions trouver une solution plus pratique » explique Guillaume Belissent. «Un jour, j’ai fait livrer mes marchandises chez mon beau-père qui est agriculteur et de là est née l’idée ! » poursuit-il.
Agrikolis c’est quoi ?
C’est un relais de proximité chez les agriculteurs pour produits lourds et volumineux et livraison à domicile.
Agrikolis, comme son nom l’indique, ce sont des relais colis réalisés dans des exploitations agricoles. « N’importe quelle exploitation agricole peut travailler pour nous et exclusivement les exploitations agricoles. Nous sommes conscients que c’est un milieu en difficulté et qu’il y a des actifs disponibles. Vous voulons aider les agriculteurs à les valoriser en leur proposant une nouvelle activité » précise Guillaume Belissent.
La start-up lilloise propose donc aux agriculteurs de devenir point relais de colis lourds et volumineux. (colis à partir de 30 kilos). Agrikolis récupère les commandes réalisées par Internet et les livre dans les différents points relais du réseau.
C’est gratuit pour l’agriculteur !
Ce qui séduit le monde agricole dans cette nouvelle démarche, c’est le côté « gratuit ».
« Nous voulions que ce soit gratuit pour l’agriculteur. La seule chose qu’il faut c’est une extension de la responsabilité civile, qui coûte quelques euros, mais nous avons conclu un accord avec Groupama au niveau national et pour toutes les exploitations assurées par Groupama cette extension est gratuite » précise Cédric Guyot. L’agriculteur ne débourse donc rien. Il doit juste être équipé d’un moyen de manutention comme un chariot élévateur, un tracteur-fourche ou un télescopique. Ces engins permettent la manipulation plus aisée des produits lourds et volumineux comme des planches de terrasse ou abri de jardin. L’agriculteur doit aussi avoir un lieu de stockage fermé et sécurisé pour stocker les colis. Ainsi que d’un smarpthone ! L’agriculteur qui s’inscrit via le site Internet est sous contrat avec la start-up. Après avoir reçu la visite de la start-up, qui s’assure que tout correspond à leurs critères, l’agriculteur devra installer une application mobile sur son téléphone. Cette dernière est essentielle pour assurer la traçabilité des colis. L’agriculteur doit évidemment faire attention aux colis, ne pas les jeter par terre ou les détruire, il doit également avoir un accueil correct vis à vis de la clientèle qu’il reçoit chez lui. À réception, l’agriculteur devra vérifier que le colis n’a pas été endommagé par le transporteur, il le stocke pendant une durée maximum de 15 jours (laps de temps pendant lequel le client peut venir chercher son produit). « Venir chercher un produit dans une exploitation agricole c’est prendre rendez-vous. On veut créer du lien entre les gens, l’agriculteur doit recevoir le client quand il est disponible, pas l’inverse » insiste Guillaume Belissent.
Plusieurs offres possibles :
✓ Réception du colis et stockage 15 jours maximum ;
✓ Livraison à domicile. Si l’exploitation peut et le souhaite, elle peut être rémunérée pour cette activité dans un rayon de moins de dix kilomètres. Chaque agriculteur aura l’exclusivité de son secteur dans les cinq kilomètres alentour.
✓ Prestation de stockage longue durée. « Pour le consommateur, cela peut être intéressant. Avec les promotions comme le Black Friday, les clients aimeraient investir dans certains produits mais parfois ils n’ont pas d’endroit où le stocker. Dans ce cas de figure, l’agriculteur est rémunéré au mois » explique-t-il.
Un revenu supplémentaire pour l’agriculteur
Proposer ce service de relais colis à la ferme est la possibilité pour l’agriculteur d’obtenir un revenu supplémentaire. La rémunération de l’agriculteur est calculée sur la base des palettes réceptionnées, stockées et mises à disposition. Chaque service proposé par l’agriculteur sera rémunéré. Par exemple, si l’agriculteur gère une quinzaine de palettes, il peut arriver à gagner près de 150 euros.
« Agrikolis, c’est donc le moyen pour les exploitations agricoles de monétiser leur matériel de manutention et les espaces vides dans leurs hangars mais aussi de faire venir des clients potentiels au sein de leurs exploitations et de leur proposer des produits de la ferme » poursuit le co-fondateur.
Côté consommateur, c’est la possibilité de se faire livrer ou de récupérer ses produits avec plus de flexibilité mais aussi d’agir en citoyen responsable. Ce mode de distribution est plus respectueux de l’environnement car il favorise les circuits courts et minimise les distances en transport.
Les plus :
✓ Possibilité de retirer ses produits dans un relais à moins de dix lilomètres du domicile ou de se faire livrer à domicile
✓ Des horaires d’ouverture ou de livraison adaptés
✓ Favoriser les circuits courts de distribution et réduit l’impact environnemental des livraisons
✓ Recréer du tissu social et économique dans les campagnes
Agrikolis peut aussi proposer du transport de marchandises d’une exploitation à une autre. « Chaque exploitation qui a des besoins, peut nous appeler et on se charge du transport » assure-t-il. Cela peut encore une fois permettre à l’agriculteur de réduire ses coûts.