Danie Matchim, torréfactrice en Beauce
Artisane torréfactrice à Toury (Eure-et-Loir), Danie Matchim a lancé son activité à la fin de l'année dernière. Elle propose des cafés africains issus du commerce équitable.
Artisane torréfactrice à Toury (Eure-et-Loir), Danie Matchim a lancé son activité à la fin de l'année dernière. Elle propose des cafés africains issus du commerce équitable.
De délicieuses effluves de café flottent dans l'atelier de Danie Matchim. Installé dans une grange de sa maison de Toury (Eure-et-Loir), y trône une machine où elle torréfie avec soin les grains verts des cafés qu'elle fait venir d'Afrique, sa terre natale.
Relancer la production
« J'ai grandi dans un champ de café au Cameroun mais aujourd'hui tout est abandonné, on y fait des cultures vivrières », se désole la jeune femme. Or, en lançant son activité de torréfactrice à la fin de l'année dernière, elle a bien derrière la tête l'idée de relancer la production dans sa province d'origine, Noun, sur les bases du commerce équitable, en partenariat avec les agriculteurs : « Dire aux jeunes qu'on peut en vivre ».
Arrivée en France pour entreprendre un master d'informatique, elle poursuit une carrière dans le secteur mais n'y trouve pas beaucoup de satisfaction. Elle met alors à profit la période du confinement pour lancer une activité sur Internet et crée Kama Radiance, un site où elle vend des produits cosmétiques de sa fabrication.
Grande amatrice de café, elle se forme en parallèle à la caféologie auprès de Gloria Montenegro, la fondatrice de la Caféothèque de Paris et papesse de la caféologie. Elle écoute aussi les conseils d'Éric Villemaine-Benchetrit (Les Cafés d'Éric, à Orléans), meilleur torréfacteur de France en 2011.
Fort de ce bagage, elle fait venir son compagnon en Beauce et lance son entreprise Café Bora. « Il y a de la place pour faire quelque chose ici, estime-t-elle. L'idée est de faire découvrir des cafés d'exception, tout en restant à la portée de tous ».
À ce jour, elle propose quatre grands crus de café, le Kivu de la République démocratique du Congo, le Sidi-Ngambouo du Cameroun, le Djimmah d'Éthiopie et le Drugar d'Ouganda. Sur leurs qualités respectives, Danie Matchim est intarissable : « Le café, c'est comme le vin, il y a des terroirs. L'altitude à laquelle il pousse lui donne sa densité. La biodiversité qui l'entoure lui confère sa palette aromatique, il peut compter 850 arômes différents », souligne-t-elle.
C'est dans cet univers qu'elle souhaite inviter ses clients, les initier et les conseiller aussi sur la manière de préparer un bon café selon la machine utilisée.
Et elle déborde de projets. Déjà, elle promet une grande fête au printemps autour du café et tout ce qu'elle peut faire avec en guise de cérémonie de lancement de son entreprise. Elle aimerait aussi ouvrir un coffee shop. Bref, créer de l'activité, susciter des vocations… Et redonner au café camerounais toutes ses lettres de noblesse.
Elle vend son café chez des commerçants du secteur, sur le marché de Chartres (Eure-et-Loir) et sur son site store.kamaradiance.com et bientôt sur cafebora.fr.