Corvidé
Corbeaux freux : les agriculteurs appellent à l’aide
Depuis plusieurs années, de nombreux agriculteurs loirétains constatent une prolifération de corbeaux freux sur leurs parcelles et déplorent le manque à gagner occasionné.
Depuis plusieurs années, de nombreux agriculteurs loirétains constatent une prolifération de corbeaux freux sur leurs parcelles et déplorent le manque à gagner occasionné.
Marc Blondeau et Rémi Dumery sont tous les deux agriculteurs à Ormes. Ils cultivent du blé, du maïs, du colza, de l’orge et des betteraves sur respectivement 140 et 165 hectares. Les deux hommes sont confrontés à des dégâts de corvidés. Ils cherchent désespérément des solutions mais pour eux, la situation est insoluble.
L’année dernière, comme de nombreux agriculteurs, Rémi Dumery a subi de plein fouet l’attaque des pucerons sur ses betteraves. De son côté, Marc Blondeau a vu son blé détruit par le gel. Et comme si le sort s’acharnait, ils doivent aujourd’hui faire face à la prolifération des corbeaux freux qui détruisent leurs récoltes.
« Il y a trois ans, j’utilisais un répulsif pour les graines de maïs, explique Rémi Dumery. Ce répulsif empêchait les corbeaux de venir les manger. À l’heure actuelle, nous n’avons plus le droit d’utiliser ce produit. Avant cet arrêté, je n’avais jamais connu de dégâts de corbeaux au cours de ma carrière. En 2018, sur mes 17 hectares de maïs, 4 hectares avaient été semés avec un nouveau traitement de semences sans répulsif afin d'anticiper l'interdiction du répulsif en 2019 ».
Malheureusement, ce traitement de semences avec oligoélément n’a pas été des plus concluants. « Les oiseaux ont été capables de détecter les 4 hectares, au rang près, alors qu’ils étaient situés au milieu d’une parcelle », déplore-t-il.
Comme pour l’arrêt des néonicotinoïdes sur les betteraves, l’arrêt de répulsif pose un énorme problème en termes de dégâts de corvidés. « On supprime une solution sans nous trouver d’alternative : nous sommes dans une impasse, souligne Marc Blondeau. Puisque nous sommes près d’une métropole et d’une autoroute, il n’y a pas de zones de chasse à proximité. Les oiseaux prolifèrent et viennent se nourrir ».
D’autant que le corbeau n’est pas une espèce particulièrement attrayante pour un chasseur. En ce début du mois de mai, Marc Blondeau a perdu 7 hectares de maïs et passe quarante fois par jour surveiller ses semences. Les deux agriculteurs précisent qu’ils ont tous les deux installé des corbeautières sur leurs parcelles mais que cette pratique se révèle inefficace.
Dernier recours, la Direction départementale des territoires (DDT) peut délivrer une autorisation de tir au fusil de chasse afin de lutter contre les dégâts de certaines espèces animales. Cette autorisation est cependant soumise à certaines conditions, notamment celle de tirer depuis un poste fixe.
« Nous ne pouvons pas passer notre temps à chasser les corbeaux, c’est trop chronophage. Aujourd’hui, seules des solutions inappropriées nous sont proposées. C’est insoluble », s’inquiètent les deux agriculteurs qui demandent à être entendus.
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