À Chartres, Bruno Pontier mise sur l’ouverture de la ferme pédagogique
C’est la troisième rentrée aux rênes de l’exploitation pédagogique de l’Eplefpa de Chartres-La Saussaye pour Bruno Pontier. Il investit aujourd’hui pour l’ouvrir davantage au public.
« L’existence de la ferme est liée à ce que l’on peut faire passer en pédagogie », remarque Bruno Pontier, « et une exploitation comme celle-ci se doit d’être pérenne ».
L’homme, qui a pris les rênes de l’exploitation pédagogique de l’Eplefpa de Chartres-La Saussaye en 2013, a l’intention de poursuivre dans la voie de son prédécesseur, Thomas Renaudin : « Je n’ai aucune raison de changer les choses. Je vais peut-être davantage axer sur la gestion, mais je vais travailler aussi à améliorer l’accueil du public. »
Si la capacité d’autofinancement de l’exploitation est là, « ça va baisser si les prix ne remontent pas », anticipe son responsable.
Il précise : « Les investissements matériels ont été réalisés, maintenant je fais des investissements sur le bâtiment. De plus en plus d’organismes sont intéressés. Et cela fait partie de notre rôle d’animation du territoire. L’accueil du public, c’est toujours intéressant. Il faut faire fructifier ce qui est positif... Je me situe très bien dans cette démarche. »
Sur le plan pédagogique, Bruno Pontier explique sa façon de voir les choses : « En tant que centre de formation, nous avons un devoir de neutralité et le souci de montrer les différentes possibilités qui s’offrent en matière d’agronomie. Après, les élèves choisissent... S’ils sont enclins à reproduire ce que font leurs parents, au moins ils auront vu plusieurs systèmes. Ici, nous travaillons sur six systèmes culturaux différents — ce qui est rare — et en collaboration avec la recherche d’État par le biais de notre très bonne relation avec la chambre. »
« Je pense que je vais rester ici jusqu’à la fin de ma carrière », estime Bruno Pontier : « Il me reste cinq ans. »
Avant cela, ce petit-fils d’agriculteur ardéchois a commencé sa carrière agricole comme vacher, il a tenu une exploitation agricole au Rwanda — dans le cadre de son service militaire au sein des Volontaires du progrès — avant de se consacrer à la formation. La sienne d’abord à l’Esat d’Angers, puis il a enseigné en MFR, ensuite pour le ministère de l’Agriculture à Châteauroux (Indre) et au Mans (Sarthe).
« Travailler en grandes cultures me plaît beaucoup, c’est un retour aux sources », confesse-t-il. Selon lui, en agronomie, « il ne faut pas avoir de jugement péremptoire, c’est ce message que je voudrais faire passer. L’agroécologie est incontournable, les fondamentaux sont là. On arrive à des impasses, il y a moins de produits... Il faut essayer de comprendre avant de porter un jugement. Nous sommes dans un monde où l’on s’oppose de façon binaire, alors que c’est complexe. On apprend de ses échanges... D’ailleurs, on apprend tous les jours... »