Ce pépiniériste produit 3000 sapins par an
Jean-Claude Chopard produit des sapins de Noël à Rocé. Il les vend à des revendeurs, aux communes et associations, ou directement à sa pépinière, les week-ends.
Trois mille sapins sortent chaque année de la pépinière de Jean-Claude Chopard, basée à Rocé. Dans sa dizaine d’hectares, l’odeur de l’épicea, du Nordmann et du Pungens embaume les alentours. « Je cultive des sapins depuis une vingtaine d’années. Au départ, je rêvais de posséder ces terres en pente à titre personnel, sans savoir ce que j’en ferai. Dans la région, il n’y a pas beaucoup de producteurs de sapins donc j’ai vu qu’il y avait un marché à prendre et je me suis lancé », explique l’homme de soixante-sept ans.
En production extensive avec plus de soixante mille sapins, ce producteur est l’un des rares à cultiver la variété appelée Pungens ou épicéa du Colorado, un conifère légèrement bleuté. Jean-Claude Chopard aime les sapins « touffus et larges, assez typiques du Loir-et-Cher. Ils font un mètre cinquante de haut pour deux mètres de large ! Les gens aiment et achètent ce genre de sapins et, une fois chez eux, se rendent compte qu’il est trop grand pour leur salon », s’amuse le producteur.
Jean-Claude Chopard vend auprès de revendeurs, de communes, d’associations et de particuliers. Le week-end du 13 décembre, des centaines de personnes ont profité de la dernière occasion de l’année pour acheter leur sapin fraîchement coupé directement à la pépinière. « Lors de ces ventes les week-ends, quatre cents à cinq cents sapins sont vendus », précise ce père de famille. Il a commencé à couper ses cultures aux alentours du 20 novembre et à les livrer le 24. Les coupes ont pris fin le 13 décembre, sauf commandes de dernières minutes. En cas de manque de stock, le producteur peut faire appel à des collègues d’autres régions qui lui fournissent le nombre de sapins nécessaire. « J’appartiens à l’Association française du sapin de Noël naturel et cela nous permet de créer des liens et de nous entraider », confie Jean-Claude Chopard.
Le plus de ce producteur de sapins est son sol enherbé. « J’ai moins de maladies, donc je traite très peu ma culture. » L’entretien de ses parcelles est assez spécifique : depuis une dizaine d’années, il utilise des moutons, de la race Shropshire, originaire d’Angleterre. « Ces moutons sont petits, à la bonne hauteur pour les sapins. Ils ne mangent pas l’écorce et respectent les plantations ou les tuyaux d’arrosage ! », se satisfait Jean-Claude Chopard. Un désherbage naturel, donc, et qui n’abime pas le sol, mais qui demande du travail. « Je suis en période d’agnelage dès le mois de décembre donc je prolonge mon travail jusqu’à mars. Après, je dois m’occuper du foin. »
Ce Rocéen a eu une année normale pour la production de sapins, une culture agricole considérée aujourd’hui comme un produit de consommation et répondant à des exigences environnementales strictes. Les bonnes années, il comptabilise 15 % de perte et les mauvaises, la perte peut monter jusqu’à 50 %. « L’idéal est de couper les sapins à la lune descendante, quand ils ne sont pas en pleine sève mais nous répondons à une forte demande et il n’est pas toujours évident de respecter ce cycle. »
Pour garder son sapin de Noël le plus longtemps possible, le producteur conseille de le conserver dans un pot rempli d’eau, comme un bouquet de fleurs, et de ne pas le mettre près d’un radiateur car le sapin aime l’humidité.