Portrait
Cathy Aubin, bijoutière
Dans son atelier de Blois, Cathy Aubin fabrique des bijoux sertis de pierres. Patience, précision et minutie sont les règles d’or de l’artisane loir-et-chérienne.
Dans son atelier de Blois, Cathy Aubin fabrique des bijoux sertis de pierres. Patience, précision et minutie sont les règles d’or de l’artisane loir-et-chérienne.
Bijoutière blésoise, Cathy Aubin déclare : « Je pars de mon inspiration pour placer l’objet en vitrine ou je réponds à la demande d’un client. Je fixe l’idée sur un croquis puis je réfléchis à la réalisation. »
Les pierres précieuses (émeraude, saphir, rubis et diamant) ou fines (améthyste, tourmaline, tanzanite ou opale) sont taillées. L’artisane imagine le bijou : pendentif, boucles d’oreilles, bague, etc. Les matières utilisées sont l’or jaune, l’or blanc, l’argent ou le platine.
La professionnelle lamine et profile pour donner une forme et assemble par brasure. Puis elle sertit la pierre.
« L’opération est délicate car on risque de casser la pierre. Mais on éprouve le plaisir du travail réussi », dit-elle, ajoutant : « J’achète une pierre si elle me plaît. Sinon, j’aurai du mal à trouver l’inspiration pour le support. J’imagine des œuvres portables, pas extravagantes. Je dois vendre mes créations. Mon atelier n’est pas un musée ! ».
Cathy Aubin fabrique environ cent cinquante bijoux par an. « C’est un travail manuel, précise-t-elle. L’expérience est importante. La technique s’acquiert au fil des années ». Patience, précision et minutie sont indispensables.
L’artisane travaille avec un chalumeau alimenté par du gaz et de l’oxygène. La difficulté consiste à chauffer suffisamment sans faire fondre le reste du bijou !
Selon la complexité de l’œuvre, le temps de travail varie de deux heures à quinze heures. Notre interlocutrice explique : « Les clients veulent un objet sur mesure, personnalisé et solide. Quand leur budget est serré, ils préfèrent l’argent à l’or ».
La jeune femme a travaillé six ans chez un bijoutier des Deux-Sèvres puis sept ans chez un professionnel blésois. Dans le premier cas, elle a fabriqué des bijoux et effectué des réparations.
Sa seconde expérience lui a apporté rigueur et précision. « Mais il y avait moins de travail créatif, dit-elle. Or je souhaitais retrouver cet aspect et devenir indépendante ».
La bijoutière raconte : « Après un bac scientifique, j’ai eu envie de créer et de travailler avec mes mains. Lors d’un stage à la Mission locale, j’ai appelé un prothésiste dentaire. La filière était bouchée mais mon interlocuteur m’a orientée vers la bijouterie ».
Cathy Aubin poursuit : « Je commence à me faire connaître. Je ne regrette pas de m’être lancée ! Je souhaite embaucher un apprenti afin de transmettre ce qu’on m’a appris. Les gens reviennent aux produits artisanaux : ils achètent moins mais de meilleure qualité ».