Betteraves
Betteraves : des rendements en forte chute
Le comité technique région Île-de-France de l’ITB s’est tenu le 5 janvier afin de faire un point complet sur l’année betteravière écoulée, alors que les rendements se sont effondrés suite aux ravages de la jaunisse.
Le comité technique région Île-de-France de l’ITB s’est tenu le 5 janvier afin de faire un point complet sur l’année betteravière écoulée, alors que les rendements se sont effondrés suite aux ravages de la jaunisse.
Contexte sanitaire oblige, l’Institut technique de la betterave (ITB) a tenu son traditionnel comité technique région Île-de-France de début d’année en visioconférence. Trois temps forts ont marqué cette présentation : le bilan de campagne, la présence exponentielle du charançon et la lutte contre les graminées.
La campagne betteravière 2020, difficile de A à Z, a été marquée par un effondrement des rendements. Pour le responsable régional de l’ITB, Henry de Balathier, « cette situation, c’est du jamais-vu depuis 40 voire 50 ans. Le rendement moyen global est de 35 tonnes/ha avec peu de disparité du nord au sud de la région ».
Pour rappel, la moyenne sur 5 ans est de 78 tonnes/ha, inférieure à celle sur 10 ans (84 t/ha), suite à des années climatiques difficiles (sécheresses estivales ou inondations de 2016).
En 2020, la perte s’élève à près de 50 t/hectare en sec, soit un rendement de 32,9 t/ha en moyenne. Cette perte est de 43 tonnes/ha en culture irriguée, soit un rendement moyen de 47,7 t/ha, le gain de production en irriguant ne permet donc pas de compenser le coût de l’irrigation.
Les semis, qui se sont déroulés rapidement, ont eu lieu à une date moyenne, mais la préparation des sols a été difficile, différents passages ayant été nécessaires. Puis, 40 % de doubles ou triples levées ont été enregistrées sur 3 à 5 semaines selon les dates des premières pluies efficaces intervenues les derniers jours d’avril, mois où l’excès de température a été de 3 °C. Dès le départ, une perte de 5 tonnes par hectare dans la région était attendue.
Seul point positif de l’année culturale : la très faible pression maladie du feuillage qui a amené une protection fongicide réduite.
Au-delà des pertes de potentiel, le désherbage fut compliqué en raison de la sécheresse, qui a gêné l’efficacité des produits racinaires et les levées des adventices en 2 ou 3 temps (Centium par exemple, qui s’applique sur 2 feuilles et betteraves homogènes).
Mais la problématique principale reste les attaques de pucerons avec 100 % des parcelles qui avaient atteint le seuil d’intervention, voire le stade T2 fin avril. L’attaque, très précoce, a été suivie des premiers symptômes de la jaunisse à partir du 20 mai avant de s’étendre à l’ensemble de la région.
Autre ravageur, le charançon Lixus juncci qui est montant et étend son territoire. Présent en Île-de-France depuis 2019 au sud de Paris, il est apparu cette année dans le Val-d’Oise.
Avec un cycle qui se déroule sur plusieurs mois, une réflexion sur la stratégie à mener (piège pour les repérer, essais de sensibilité sur variétés, mise en place d’un plan de recherche sur différents types de betteraves pour trouver des solutions) est en cours.
Des rappels ont également été fait sur la loi autorisant l’enrobage des semences de betteraves avec des néonicotinoïdes, sous certaines conditions, sachant qu’elle est actuellement en consultation publique.
Enfin, un point technique sur les traitements sur graminées a été détaillé, alors que des problèmes de résistance se font jour. Depuis 2016, une hausse du nombre de parcelles mal désherbées est observée.