« Après le 27 novembre, transformer les paroles en actes »
Alors que 1 000 tracteurs ont convergé vers Paris et qu’une action s’est déroulée sur les Champs-Élysées le 27 novembre, FNSEA et JA ont obtenu un rendez-vous avec le Premier ministre le 3 décembre.
















Dès le début de matinée du mercredi 27 novembre, plus de mille tracteurs — 1 086 selon la préfecture de police de Paris — ont envahi le périphérique de Paris, paralysant totalement la circulation. Tous portaient un message unique « Macron réponds ».
Dans le même temps, 250 exploitants agriculteurs du Grand bassin parisien menaient une action d’occupation des Champs-Élysées. Ils se sont ensuite repliés sur l’avenue George-V où ils avaient décidé de rester tant qu’ils n’obtiendraient pas un rendez-vous à l’Élysée.
En fin d’après-midi, les manifestants ont reçu le soutien et la visite de la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, accompagnée du président de JA national, Samuel Vandaele, venus leur annoncer qu’une délégation allait être reçue. Le président de la FNSEA Grand bassin parisien, Damien Greffin, a pu se joindre à cet entretien de près de deux heures avec le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, et la secrétaire générale adjointe de l’Élysée, Anne de Bayser.
« Un certain nombre d’avancées ont été obtenues qui permettent de s’acheminer vers une sortie de l’action ce soir », soulignait Damien Greffin à la sortie de ce rendez-vous avant de laisser le soin à Christiane Lambert de compléter : « Au sujet de l’agribashing, le ministre a confirmé qu’une loi est en préparation pour instaurer un délit d’entrave. Concernant les zones de non-traitement, le ministre a été clair : c’est la science comme référence, toute la science et rien et que la science. Et si la science dit que des mesures équivalentes permettent d’aller à zéro, le gouvernement dira zéro. C’est ce que nous voulions entendre ».
Enfin, Samuel Vandaele a évoqué le sujet des États généraux de l’alimentation : « Ça ne marche pas, il faut durcir les moyens et le Président, à travers sa secrétaire générale adjointe, a pris l’engagement de durcir le ton et les sanctions. Nous avons l’engagement que chaque acteur qui ne joue pas le jeu sera sanctionné ». Cet entretien a également permis de déboucher sur un rendez-vous avec le Premier ministre à Matignon. Christiane Lambert et Samuel Vandaele ont rencontré Édouard Philippe mardi 3 décembre « afin de transformer les discours en actes ».
Le soir du mercredi 27 novembre, le déblocage des différents points de manifestations s’est fait dans le calme et sans aucune dégradation.
À l’issue de leur entretien d’une heure et demie avec le Premier ministre le 3 décembre, Christiane Lambert et Samuel Vandaele ont souligné un temps « d’échange et d’écoute » de la part d’Édouard Philippe, qui « s’est engagé sur un calendrier pour appliquer pleinement la loi sur les États généraux de l’alimentation, condamner les intrusions en élevage et faire confiance à la science sur les zones non traitées ».
Sur ce dernier sujet, Édouard Philippe devrait faire des annonces d’ici la fin du mois.
Marine Guillaume et Laurence Goudet-Dupuis