Alain Bouzy se penche sur la ruralité de l’entre-deux guerres
Ancien journaliste, passionné d’histoire, Alain Bouzy publie La Mémoire pour héritage, qui brosse le portrait d’une famille des bords de la Conie de l’entre-deux guerres.
Le centenaire de la bataille de Verdun a donné l’opportunité à Alain Bouzy de publier avec la Société archéologique d’Eure-et-Loir son dernier livre : La Mémoire en héritage, une famille des bords de la Conie.
« Je me suis retrouvé dépositaire des cahiers de ma grand-mère, Antoinette Guillaumin dite Toinette, native de Nottonville, et des lettres de guerre de son mari, Léon Ribot, et il fallait que je publie ce livre, sinon, c’était définitivement perdu », explique-t-il.
De plus, à l’image du travail d’un Fernand Braudel, il estime que ces témoignages de la vie de petits agriculteurs beaucerons constituent une nouvelle façon d’aborder l’Histoire. C’est la première guerre mondiale qui va déclencher l’écriture chez ces deux-là : « et c’est exceptionnel que des gens de condition modeste écrivent autant », pointe Alain Bouzy.
« Toinette avait une excellente mémoire, dans ses cahiers elle parle de la vie de sa grand-mère, des veillées, elle connaissait une centaine de chansons, de celles qui rythmaient la vie quotidienne. Et elle écrit tout ça. Durant la Grande guerre, son mari mobilisé la conseille par lettres sur la conduite de l’exploitation familiale. Ces données, comme un puzzle, constituent une histoire, une peinture de la société rurale et parle de la façon dont se transmet la tradition. »
Dans son ouvrage, Alain Bouzy laisse parler les protagonistes : « J’ai voulu restituer les noms des petites parcelles qui ont disparu avec le remembrement, le patois beauceron, tous les détails. C’est un moyen de lutter contre la perte du souvenir de cette époque... »