Entreprise
AGRISERVICE IRRIGATION : un chiffre d'affaires de 2.800.000 EUR
L'entité de Saint-Benoît-sur-Loire a triplé son résultat en sept ans. Elle propose un système permettant de réduire la consommation d'électricité des stations de pompage.
« Nous sommes des spécialistes des équipements d'irrigation au sens large : bureau d'étude hydraulique, bureau d'étude électrique, réseau enterré et machines d'arrosage (pivots, rampes et enrouleurs). » Ces explications sont fournies par Nicolas Crottet, gérant d'AGRISERVICE IRRIGATION. « On a un portefeuille de mille clients actifs à travers les départements du Loiret, du Cher, de la Nièvre et de l'Allier. Mais, en dehors de ces deux derniers, on a assez peu de nouvelles installations complètes : de dix à quinze nouveaux projets chaque année. »
Le reste est constitué d'améliorations ou de renouvellements. Notamment le remplacement d'enrouleurs par des pivots ou des rampes. L'enjeu : une réduction de 10 % de la consommation d'eau. « Avec un enrouleur, il y a une zone de recouvrement : celle-ci est surdotée en l'absence de vent de façon à apporter la bonne dose en cas de vent. Cet inconvénient disparait avec un pivot ou une rampe : on a une pluviométrie plus uniforme et moins sensible au vent. »
Toutefois, un pivot présente un inconvénient : « Il faut un point central et le pivot fait une rotation. Or il n'y a guère de champ circulaire ! En revanche, une rampe frontale combine deux mouvements : la rotation et la translation. » Le coût d'acquisition d'un enrouleur pour une surface de 25 ha est estimé à 22.000 EUR, soit 880 EUR/ha. Si on table sur une durée de vie de dix ans, cela représente un coût de 88 EUR/ha. Hors coûts de fonctionnement (main-d'oeuvre et maintenance).
Pas de règle absolue
Pour un pivot de 300 m, ce qui permet de couvrir une surface de 28 ha, il faut compter 50.000 EUR, soit 1.785 EUR/ha. Pour une durée de vie de vingt ans, cela représente 89 EUR/ha. Dans les deux cas, les coûts sont similaires. « Toutefois, un enrouleur nécessite au moins une heure par jour de main-d'oeuvre alors qu'avec un pivot, on peut considérer que c'est zéro : le système étant automatique, on appuie sur un bouton et il fonctionne tout seul. »
Le chef d'entreprise estime également qu'un pivot permet de réduire de 30 % sa consommation d'électricité : « C'est lié à la pression de fonctionnement : avec un enrouleur, la portée est de trente-cinq ou quarante mètres. Pour aller à cette distance, il faut trois ou quatre bars au canon. Avec un pivot, on a un jet tous les six mètres. » Dans ce second cas, la pression est d'environ 1,5 bar.
Chaque année, l'entreprise de Saint-Benoît-sur-Loire vend une trentaine d'enrouleurs et une quinzaine de pivots et de rampes. Selon Nicolas Crottet, il n'y a pas de règle absolue : « Tout dépend du parcellaire et de l'assolement : pour une surface rectangulaire de 25 ha en monoculture maïs, le pivot est adapté. Si la parcelle est peu homogène et fait l'objet d'une rotation triennale, l'enrouleur sera à privilégier car on pourra le déplacer alors qu'un pivot est fixe. »
Depuis quelques années, des variateurs de vitesse sont installés sur les stations de pompage. L'avantage : « Une consommation électrique selon le juste nécessaire hydraulique. » Dans la pratique, un irrigant peut escompter réduire sa facture de 25 à 30 %. « L'équipement est intéressant sur les grosses installations : les pompes qui alimentent trois ou quatre enrouleurs. L'économie d'énergie surviendra en fonctionnement à charge partielle et non à pleine capacité. »
Le dirigeant poursuit son analyse : « On propose un variateur de vitesse si l'installation est amortissable sur une période de trois à sept ans. Si l'armoire de pilotage et la pompe sont en bon état, installer un variateur de vitesse ne serait pas économiquement rationnel car il faudrait refaire l'armoire complètement. En revanche, lors d'un renouvellement, sur une grosse installation, on passe en variation de vitesse. »
Une économie annuelle de 1.500 EUR
Le système génère un surcoût d'environ 7.500 EUR pour 75 kWh. À raison de mille heures de fonctionnement par an, cela représente une économie de 1.500 EUR. Soit un retour sur investissement de cinq ans. Or la durée de vie probable de l'appareil est de dix à quinze ans.
Des préconisations techniques sont à respecter : « Mettre en place des éléments de protection du moteur sur l'alimentation électrique de puissance. Par exemple, des inductances de lignes. Il faut aussi prévoir un filtre antiparasites pour éviter de perturber l'environnement extérieur de la pompe. » Si gêner la réception de la TNT d'un voisin n'est, en soi, pas dramatique, impacter les cadences de machines de l'industrie agroalimentaire s'avère beaucoup plus fâcheux !
« On conçoit, on fabrique et on assure la maintenance de nos installations électriques : on a la maîtrise complète de ce qu'on installe » déclare Nicolas Crottet. « On travaille avec de grandes marques, notamment Schneider Electric, dont l'expert européen est basé à Orléans : c'est lui qui nous a apporté toute la connaissance métier pour l'application à l'irrigation. »
« Dès qu'on sort un nouveau type d'armoire, on a tous les composants en stock. Lorsqu'une panne survient, 95 % des diagnostics se font par téléphone. Puis les camions se rendent sur place et dépannent en une seule intervention : on s'affranchit de la notion de concessionnaire de proximité. »
L'entreprise en un coup d'oeil
- Année de création : 1981.
- Statut juridique : SARL.
- Siège social : Saint-Benoît-sur-Loire.
- Gérant (depuis 2008) : Nicolas Crottet.
- Effectifs : six salariés.
- Chiffre d'affaires 2013 : 2.800.000 EUR. 1.000.000 EUR en 2006.
- Activité : conception, études, installation et maintenance de matériel d'irrigation et d'épandage pour les secteurs de l'agriculture, de l'agroindustrie, des eaux potables et des eaux usées. L'agriculture représente 80 % du chiffre d'affaires de l'entreprise.
- Concessionnaire pour les marques 2iE, RM et Bauer.