Élevage
À la rencontre de la Chèvre-rit de Manon
À Saint-Nom-la-Bretèche (Yvelines), Manon Moignier s'est lancée dans l'élevage de chèvres avec transformation à la ferme. Elle fabrique pour le moment des glaces et bientôt des fromages. Rencontre.
À Saint-Nom-la-Bretèche (Yvelines), Manon Moignier s'est lancée dans l'élevage de chèvres avec transformation à la ferme. Elle fabrique pour le moment des glaces et bientôt des fromages. Rencontre.
Après quelques mois de tracas administratifs, le rêve de Manon peut enfin se réaliser : construire sa propre chèvrerie avec transformation à la ferme. Son élevage a déjà débuté sous le nom de la Chèvre-rit de Manon.
Fille d'agriculteur, Manon Moignier a baigné dans la culture céréalière toute son enfance. Un univers qu'elle a d'abord délaissé pour devenir éducatrice spécialisée auprès de personnes autistes durant sept ans. Et puis, un jour, les gènes de l'agriculture rattrapent la jeune femme. Manon part effectuer un stage chez sa cousine qui élève des chèvres dans les Deux-Sèvres. « Ça a été une révélation pour moi qui n'ai jamais été attirée par la culture des céréales, affirme-t-elle. C'est à ce moment que j'ai commencé à mûrir mon projet d'élevage ». Manon s'engage alors dans un bac pro CGEA (Conduite et gestion de l'entreprise agricole) à distance et repart en stage dans une chèvrerie de l'Eure où elle découvre aussi la fabrication du fromage.
De retour à la ferme à Saint-Nom-la-Bretèche (Yvelines) et son diplôme en poche, Manon bouleverse le profil historiquement céréalier de la ferme depuis trois générations et installe ses premiers animaux dans une grange. « J'ai fait une installation provisoire ici le temps d'obtenir mon permis de construire pour la chèvrerie. Il y a eu quelques tracas administratifs, ça a été long mais ça y est, enfin, j'ai l'autorisation », sourit Manon. Aujourd'hui, la jeune éleveuse travaille avec 34 femelles, 2 mâles et 18 petits qui sont nés depuis le printemps. « Nous débutons la culture du maïs afin que les animaux soient nourris avec la production de la ferme. Nous sommes déjà autonomes pour ce qui est de la paille, du foin et de la luzerne », souligne Manon. Puis elle précise : « Les travaux de la chèvrerie vont démarrer dans les prochains jours et me permettront de monter à 200 animaux. Il y aura aussi un atelier de transformation, une salle de traite et un magasin. J'ai prévu d'embaucher trois temps plein ».
Dans le même temps, Manon a pu commencer la transformation du lait de ses pensionnaires… en glace. Vanille, chocolat, caramel, pistache et même miel de ses voisins Les 2 gourmands, Manon propose une alternative aux glaces traditionnelles. Cet hiver, elle proposera également des bûches glacées pour les fêtes. « Lorsque la chèvrerie sera opérationnelle, je débuterai la fabrication des fromages », projette la jeune éleveuse qui a dessiné son bâtiment de façon à rendre visible la salle de traite et l'atelier de transformation pour proposer des visites de l'élevage.