AS 77 : « Ne laissez pas la situation vous échapper! »
Analyses de groupe 2015, prévisions de résultat 2016 et mesures et outils disponibles pour gérer la trésorerie 2017 étaient à l’ordre du jour de la réunion annuelle.
Adhérents et représentants des organisations professionnelles agricoles étaient conviés lundi 14 novembre au Mée-sur-Seine à la réunion annuelle d’AS 77, animée par les deux conseillers de gestion Xavier Bozec et François Jeanprêtre.
À cette occasion, les résultats 2015, les résultats et situations prévisionnels 2016 et les mesures et outils disponibles pour gérer la trésorerie 2017 ont été abordés.
Le résultat 2015 s’établit à 115 euros par hectare, soit une valeur en léger retrait par rapport à l’année antérieure.
Toutefois des hétérogénéités sont constatées en fonction des systèmes d’exploitation.
Si ce résultat est de 214 euros/ha pour les structures ayant des cultures industrielles, il descend à 84 euros/ha pour les structures en céréales-oléoprotéagineux dont les surfaces sont comprises entre 80 et 180 hectares, les plus nombreuses.
Notons que le seuil de commercialisation du blé est de 175 euros/tonne.
Concernant l’élevage, de gros écarts se font jour chez les laitiers (jusqu’à 100 euros/1000 litres) en fonction des laiteries livrées. Quant aux élevages de bovins viande, leurs résultats sont négatifs.
Sur dix ans, le fonds de roulement des exploitations a progressé régulièrement et a permis de faire face à l’augmentation des charges. Ainsi, en 2015, le résultat et la santé financière des exploitations se maintiennent globalement à un niveau correct.
Suite à la récolte catastrophique de 2016 et la faiblesse des cours, le résultat est négatif. Il s’établirait à -370 euros/ha selon AS 77, « du jamais vu » !
L’excédent brut d’exploitation (EBE) est nul, de sorte que le fonds de roulement va être réduit de 60 000 euros par cette seule année ; ce qui représente une perte de près des deux tiers de ses gains observés depuis 10 ans (98 000 euros).
Face à cette situation critique, AS 77 a déjà rencontré une cinquantaine d’exploitants afin d’établir leur budget de trésorerie.
Une quinzaine d’entre elles se trouvent dans une situation tendue « Le manque de trésorerie va surtout apparaître début 2017. Notre plus grosse inquiétude concerne ceux qui ne sont pas venus nous voir », alerte le directeur d’AS 77, Yves Dionis.
Dans un premier temps, il est nécessaire de mesurer les besoins de l’exploitation à travers un budget prévisionnel suivi d’une étude prévisionnelle. AS 77 propose à ses adhérents une méthodologie afin d’aller le plus vite possible sachant qu’il faut un minimum de quatre heures pour élaborer un budget de trésorerie.
Puis différentes solutions en fonction du type de besoin sont envisageables : personnelles, auprès des banques sur le court ou moyen terme, des négoces et coopératives et même de l’Etat.
« Le but est de ne pas laisser la situation vous échapper », a conclu le président d’AS 77, Didier Crapart.
Images : AS 77