1914-1918 : les animaux dans le quotidien des soldats
Lors de l’assemblée générale de la section Loir-et-Cher de l’Association des membres du mérite agricole, le 22 mai à Blois, Nicole Thillou-Fouassier a présenté ses recherches sur les animaux pendant la Grande Guerre.
« Après avoir été un sujet oublié, il est revenu dans les années 1980 dans les pays anglo-saxons, puis dans les années 2000 dans la partie occidentale de l’Europe », a introduit l’intervenante. Pendant la Première Guerre mondiale, équins (chevaux, ânes, mulets), chiens et pigeons ont été matriculés.
Le 31 août 1914, 730 000 équins ont été réquisitionnés, soit 23 % du cheptel français. Au début de la guerre, une surmortalité est constatée due à une canicule et au stress subi par l’animal en ces temps exceptionnels. Au cours de la guerre, le ravitaillement en eau et en aliments était insuffisant « alors les soldats trouvaient des solutions : ils mélangeaient l’avoine à des noyaux de pêche brouillés, par exemple ». Au total, 40 % des chevaux français sont morts.
Le rôle des pigeons – 200 à 250 000 dont soixante mille en France – était de porter les messages avec rapidité et précision : certains ont même été décorés. Les chiens avaient deux missions : comme les chats, ils étaient un animal de compagnie pour les officiers, et une aide sur le front (messager, recherche des blessés, transport des munitions, sentinelle…). « En France, il y aurait eu vingt mille chiens enrôlés dans la guerre et cinq mille auraient péri », souligne Nicole Thillou-Fouassier.
Outre les animaux mobilisés, les nuisibles — mouches, poux, puces et rats — partageaient le quotidien des soldats. Malgré sa présence sur les chiens morts, la mouche bleue avait un effet bénéfique : ses larves nettoient les plaies et sa salive favorise la création du tissu cicatriciel.