Édito de Philippe Girardot
« Une protection nécessaire de nos cultures »
Le président de la commission faune sauvage de la FDSEA 77, Philippe Girardot, prend la parole.
Le président de la commission faune sauvage de la FDSEA 77, Philippe Girardot, prend la parole.

« La protection de nos cultures est un enjeu essentiel dans notre liberté d’entreprendre.
La gestion du sanglier est du ressort des chasseurs mais nous devons être vigilants et être à leur côté pour atteindre les objectifs définis dans le Schéma départemental cynégétique, à savoir 10 000 sangliers et 500 hectares de dégâts. Nous sommes actuellement bien loin du compte puisque ces dernières années près de 15 000 sangliers en moyenne sont prélevés. Au moindre incident climatique, de gestion ou de territoires non chassés, la facture explose pour les chasseurs mais surtout pour l’agriculteur.
Les chasseurs disposent d’outils pour protéger les cultures, à nous de les inciter à les utiliser. Le tir de protection à partir du 1er avril et le tir autour des chantiers de récolte font partie de leur boîte à outils.
À ce titre, certains agriculteurs détenteurs de droit de chasse ont reçu une facture de la Fédération départementale des chasseurs de Seine-et-Marne (FDC 77) de 130 euros pour pouvoir protéger nos cultures à partir du 1er avril. Face aux incompréhensions, nous avons entamé des démarches auprès du préfet et de son administration.
Dans l’attente, nous vous demandons de ne pas payer et d’adresser vos demandes d’arrêté préfectoral à l’administration à flore.sancey@seine-et-marne.gouv.fr.
Par ailleurs, certains agriculteurs ont reçu une notification d’abattement. S’ils ne comprennent pas cette mesure, nous leur demandons de la refuser et d’envoyer la notification à Flore Sancey à la DDT 77, ainsi qu’une copie à la FDSEA 77.
Plus de bouton pour tirer le sanglier depuis le 1er mars
Pour rappel, conformément au Schéma départemental cynégétique de Seine-et-Marne, la pose de bouton sanglier n’est plus obligatoire depuis le 1er mars 2025 jusqu’à l’ouverture générale de la chasse. Des demandes sont portées pour ne plus avoir à poser un bouton lors d’une protection des cultures quelle que soit la période de l’année.
Protection contre les nuisibles
Certains voudraient les appeler Esod (Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts), je les considère espèces nuisibles. Comme vous pouvez le lire dans l’encadré ci-dessous, les chiffres sont malheureusement parlants et loin de la vérité puisque, sur seulement 160 retours, les dégâts estimés représentent un total de 2 756,14 hectares détruits ou endommagés, plus de 720 volailles prédatées, pour un montant de pertes globales estimées à 1 107 202,65 euros.
Ces données sont essentielles pour nous afin de maintenir le classement ''nuisible'' des espèces. Je remercie ceux qui nous renvoient leurs données et nous permettent de maintenir la liste la plus exhaustive possible.
À ce titre, si la protection des cultures contre le pigeon et les corvidés est possible sans formalité administrative particulière, à partir du 1er avril, elle est soumise à autorisation. Dès maintenant, vous pouvez solliciter l’administration.
Croyez bien que nous nous attachons à maintenir les outils de protection mais nous avons aussi besoin de vous pour nous faire remonter les secteurs de non-chasse, les endroits qui dysfonctionnent et, bien sûr, des données individuelles.
Syndicalement. »
Bilan enquêtes nuisibles ou Esod 2024
À la suite des remontées des assemblées cantonales et à l’enquête « Nuisibles » 2024, la FDSEA 77 a adressé à l’administration le bilan 2024 des dégâts causés aux cultures et aux élevages par les nuisibles. Certaines espèces sont classées Esod* (martre, putois et belette), mais d’autres sont bel et bien nuisibles car elles ont causé de nombreux dégâts.
- Pour les pigeons, sur 135 retours, 1 529,89 hectares ont été détruits ou endommagés pour un montant de pertes estimé à 566 018 euros.
- Pour les corbeaux, sur 90 retours, 739,35 hectares ont été détruits ou endommagés pour un montant de pertes estimé à 290 220,60 euros.
- Pour les corneilles, sur 40 retours, 243 hectares ont été détruits ou endommagés pour un montant de pertes estimé à 94 534 euros.
- Pour les lapins, sur 21 retours, 108,9 hectares ont été détruits ou endommagés pour un montant de pertes estimé à 72 766,25 euros.
- Pour les renards, sur 20 retours, 720 poules, coqs, poulets et autres canards ont été prédatés pour un montant de pertes estimé à 24 870 euros.
- Pour les blaireaux, sur 23 retours, 36,6 hectares ont été détruits ou endommagés pour un montant de pertes estimé à 25.678,80 euros.
- Pour les fouines, sur 3 retours, 11 poules ont été détruites pour un montant estimé de 670 euros.
- Pour les ragondins, sur 43 retours, 98,6 hectares ont été détruits et endommagés ainsi que des berges pour un montant de 33 115 euros.
Soit un total de 2 756,14 hectares détruits et endommagés et plus de 720 volailles perdues par prédation, pour un montant de pertes de 1 107 202,65 euros.
*Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts.
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