Un agent de remplacement pour sept éleveurs caprins
Âgé de 25 ans, Paul Petibon est agent de remplacement à temps plein au Service de remplacement Jeunes agriculteurs de Loir-et-Cher (SRJA41) depuis avril 2017. Il couvre un rayon de vingt-cinq kilomètres autour de Couddes, soit sept exploitations caprines basées en Loir-et-Cher et en Indre.
Horizons : Comment êtes-vous devenu agent de remplacement ?
Paul Petibon : Plus jeune je voulais travailler avec des animaux et comme beaucoup je pensais à soigneur animalier dans les zoos. Je me suis donc orienté vers un Bap agricole qui m’a permis de rentrer dans le milieu agricole pour au final ne pas en sortir ! J’ai enchaîné avec un bac pro production animale à Fondettes où j’ai découvert l’élevage de chèvres qui m’a tout de suite passionné. J’ai donc finalisé ma formation par une licence professionnelle Développement et valorisation des produits de l’élevage, complétée d’une très bonne expérience « élevage de chèvres et transformation fromagère » sur une exploitation en Indre-et-Loire. N’étant pas issu du milieu agricole, je sentais le besoin de découvrir d’autres élevages pour peaufiner mon projet d’installation. Et coup de chance, il y a un peu plus d’un an, j’ai entendu parler de la création d’un groupe caprin avec le SRJA41 et l’idée d’avoir sept exploitations différentes m’a plu et je me suis lancé dans l’aventure !
Comment se passe l’organisation avec les différents éleveurs ?
Sept éleveurs pour un salarié de remplacement, l’idée peut faire peur ! Mais c’est un groupe uni et dynamique, dans lequel règne une bonne entente, avec beaucoup de dialogue et de très bonnes relations. Au sein de ce groupe je suis un peu le lien, l’agent de remplacement régulier, qui connaît le fonctionnement de chaque exploitation et permet ainsi aux éleveurs de partir plus sereins en formation, réunion, vacances, ou de s’alléger avec certains mandats professionnels et syndicaux ou lors des pics de travail. Pas une exploitation ne se ressemble… C’est vrai qu’au début, ça n’a pas été facile de découvrir sept patrons différents et donc sept façons de travailler, sept systèmes, rythmes de travail, des matériaux de traite différents, des techniques de transformation… C’est la contrainte majeure de ce poste, mais c’est aussi ce qui fait sa richesse car c’est une école de la vie. Il faut être motivé et le point essentiel est la confiance. L’éleveur me fait confiance en me laissant sa ferme, son métier, ses outils et ses bêtes. À moi de lui rendre son exploitation comme il me l’a laissée. Et pour les éleveurs, ce service est une chance d’avoir un salarié en qui ils ont confiance pour venir travailler sur la ferme (en dehors de ses horaires) en cas de problème.
Que vous apporte cette expérience pour la suite ?
Le fait d’avoir sept exploitations différentes à gérer m’a permis d’acquérir de la polyvalence, une certaine ouverture d’esprit et surtout beaucoup d’autonomie. Il y a un vrai apport mutuel, tant sur la technique que sur l’aspect humain. On voit ce qui fonctionne bien chez l’un ou chez l’autre et l’on regarde si c’est possible de le retranscrire, de l’adapter ailleurs… La filière caprine est une filière dynamique qui a eu un peu de mal à se moderniser mais qui a de belles perspectives d’évolution. À terme, mon but est de m’installer, je ne sais pas encore où. Quelques éleveurs vont partir à la retraite d’ici cinq ans… Pourquoi pas reprendre une exploitation du groupe afin de pérenniser un atelier que je connais et qui tourne bien. Depuis que je suis agent de remplacement pour le groupe caprin, je suis content de me lever le matin pour aller m’occuper des chèvres et je dirais que c’est le principal !