Tous les sols de Loir-et-Cher définis et cartographiés
La chambre d’Agriculture s’est dotée d’une carte des sols du département à l’échelle 1/250 000e. Elle cherche à développer l’échelle 1/50 000e qui pourrait être utile aux bassins versants, communes et exploitations agricoles.
Le 2 novembre à Blois, la chambre d’Agriculture a présenté son travail de cartographie des sols du département face à une cinquantaine de personnes : tout le Loir-et-Cher est cartographié à petite échelle, soit au 1/250 000e, et les termes des types de sols y sont regroupés.
Ce référentiel régional pédologique (RRP), labellisé au niveau de qualité optimum IGCS par le ministère de l’Agriculture et par l’Inra, répond à une demande dudit ministère pour la révision des zones défavorisées simples.
Il est le fruit d’un partenariat entre ces trois organismes mais aussi avec les agriculteurs et forestiers du département « qui ont accepté que des techniciens viennent sur leurs terres pour les fosses et sondages », souligne Guy Vasseur, président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher.
Les techniciens du bureau d’études Sol conseil ont en effet procédé à un sondage à la tarière à main tous les 400 ha, à 120 cm de profondeur afin d’apprécier la texture du sol, la couleur, la présence de taches d’hydromorphie, les concrétions et ainsi sélectionner les sites d’ouverture de fosses pédologiques, une tous les 4 000 ha. Les données surfaciques et ponctuelles ont été réunies dans une carte informatisée sous DoneSol Web, une base de données de l’Inra Infosol Orléans.
« Il faut voir cette carte comme une encyclopédie, c’est-à-dire un document que l’on consulte », explique Jean-Paul Party du bureau d’études Sol conseil.
Ainsi, les usages de cet outil d’aide à la décision sont multiples au niveau de la région, du département, voire de la communauté de communes.
En agronomie, une étude technico-économique pour l’installation d’un jeune agriculteur lui permettra de situer l’exploitation, son milieu et d’évaluer son potentiel, par exemple. Dans le domaine de l’aménagement du territoire, le critère de la qualité du sol pourra être pris en compte lors de projets comme l’ouverture éventuelle d’une sortie d’autoroute à Blois.
« Sans avoir un pouvoir décisionnel, nous aurons l’occasion de défendre les intérêts agricoles », explique Cédric Berger, conseiller environnement à la chambre. Cette carte aura également son utilité pour l’environnement, la biodiversité et la politique agricole : « Dans l’Indre, l’arrêté de juin 2008 prévoyait de classer 30 % de la surface du département en zone humide. Après l’étude sur l’hydromorphie, l’arrêté a été revu et seulement 15 % ont été classés. »
La chambre poursuit son travail de cartographie et cherche à développer l’échelle moyenne au 1/50 000e, au nord de la Loire dans un premier temps, en développant des partenariats pour financer ce projet. 46 % du Loir-et-Cher est couvert par cette échelle utilisable pour une communauté de communes, un bassin versant, une commune et même une exploitation agricole.
La carte à petite échelle a coûté 225 000 € HT (une moitié par le ministère et l’autre par l’Europe) et 62 000 € (TVA, salariés…) pour la chambre d’Agriculture.
« La finalisation du 1/250 000e n’est qu’un début. Nous devons maintenant diffuser ces informations, les enrichir, les valoriser et construire de nouvelles données dans une dynamique régionale », a appuyé Marion Bardy de l’Inra InfoSol Orléans.