Sénalia s’est tournée vers la Chine
L’union de coopératives Sénalia a organisé sa traditionnelle réunion d’information qui s’est déroulée le 8 janvier au palais Brongniart à Paris, à l’issue de ses assemblées générales statutaires. Elle y a fait part du très bon bilan de son dernier exercice.
Plus de trois cents professionnels de l’hinterland rouennais se sont retrouvés au palais Brongniart à Paris le 8 janvier, pour la traditionnelle réunion d’information de l’union de coopératives Sénalia qui fait suite à ses assemblées générales statutaires.
Un nombre qui augmente chaque année à mesure que Sénalia noue ses partenariats. « Et notre bilan mérite d’être partagé », a souligné son directeur général, Gilles Kindelberger, en ouverture de la réunion conduite par la journaliste Carine Rocchesani et placée sous le thème de la logistique partagée.
Même si le mot n’a pas été prononcé, c’est un véritable « ouf » de soulagement que l’on a perçu dans les mots du directeur général de la coopérative à l’évocation de l’issue de la campagne 2014-2015 de Sénalia : « Notre bilan est bon, voire très bon. Notre activité progresse de 8 % pour s’établir à plus de sept mille cinq cents millions de tonnes manutentionnées, presqu’un record. »
Il ajoute : « Nous sommes d’autant plus satisfaits qu’au regard de la récolte, nous étions très dubitatifs... » De fait, avec une qualité des blés dégradée — plus de 48 % déclassés en blé fourrager — l’union de coopératives a été contrainte de trouver d’autres débouchés. « Nous avons énormément chargé en orges, plus 150 % en orges fourragères et de brasserie », a pointé Gilles Kindelberger. Il précise : « Pour cela, nous ne sommes pas allés vers les mêmes destinataires. Au cours de cette campagne, notre première destination a été la Chine. » Sénalia a ainsi su profiter de la baisse du coût du fret et d’une meilleure parité euro/dollar, au cours de la seconde partie de campagne.
Néanmoins, la satisfaction engendrée par ce bilan inespéré laisse place à l’inquiétude quand le directeur de Sénalia évoque le fait que ses clients historiques — Algérie et Maroc en tête — ont, l’an passé, testé d’autres exportateurs : « J’espère qu’ils ne vont pas y prendre goût », a-t-il pointé.
Inquiétude aussi lorsqu’il parle de la dernière récolte : « Si la moisson collectée ne trouve pas de débouché rapidement, nous nous retrouverons à un point d’achoppement en matière de stockage... »
Concernant les investissements, Gilles Kindelberger a fait part de l’avancée du programme de Sénalia pour la période 2012-2018, avec en particulier la mise en place de systèmes de chargement sans poussière, ainsi que la reprise structurelle et la peinture des silos portuaires : « La qualité de vie des riverains s’en trouvera positivement changée. Par ailleurs, les silos se fondent mieux dans l’environnement rouennais », a-t-il relevé.
Et d’ajouter en conclusion : « Nos deux richesses, ce sont nos infrastructures et — nous avons beaucoup de chance — les 146 collaborateurs qui travaillent pour le débouché de nos agriculteurs. »
Au final, l’exercice 2014-2015 de Sénalia a engendré un chiffre d’affaires en hausse de 8 % avec un peu plus de 38 millions d’euros à son actif. Néanmoins, son résultat net marque un retrait de 13 %, expliqué par le versement d’une prime d’engagement — d’un million d’euros — avec effet rétroactif sur la campagne...
En revanche, l’union de coopératives a amélioré sa capacité d’autofinancement et ses fonds propres respectivement de 13 % et 4 %. De quoi envisager l’avenir avec sérénité.