Quand Chenonceau soignait les soldats
Entre août 1914 et décembre 1918, le château de Chenonceau (Chenonceaux, Indre-et-Loire) a accueilli les grands blessés de la première guerre mondiale.
La Renaissance, les jardins, le « château des Dames ». C’est ce à quoi on pense spontanément quand on évoque le château de Chenonceau, en Indre-et-Loire.
Or, il y a cent ans, l’édifice servait… d’hôpital militaire. Un espace a été aménagé en 2014 dans le bâtiment des Dômes, dans l’avant-cour du château. Il rend hommage à ce pan peu connu de l’histoire du domaine.
Au moment de la déclaration de la première guerre mondiale, en août 1914, l’industriel et sénateur Gaston Menier, propriétaire du château, décide d’aménager à ses frais un hôpital militaire. Cent-vingt lits sont disposés dans les deux galeries de Catherine de Médicis qui surplombent le Cher.
L’hôpital est administré par Simone, la belle-fille de Gaston et infirmière-en-chef. Les médecins et chirurgiens détachés sur le domaine disposent d’une salle d’opération et d’équipements modernes, dont l’un des premiers appareils de radiographie aux rayons X.
Gaston Menier fait installer le chauffage, l’électricité, et une pompe électrique qui achemine au château l’eau d’une source.
2254 soldats grièvement blessés lors du conflit seront soignés à Chenonceau jusqu’au 31 décembre 1918.
Aujourd’hui, les objets, photos et documents d’époque disposés dans la galerie des Dômes donnent un aperçu de la vie en ces lieux. Un jeu de dames traîne sur un lit, un phonographe diffuse de la musique, un recueil de médecine détaille les remèdes contre le paludisme.
On apprend que les soldats dont l’état de santé le permettait déambulaient dans les jardins du domaine, ou s’occupaient du potager.
Une légende dit même que certains pêchaient à la ligne dans le Cher à travers les fenêtres du château, depuis leur lit !
Galerie des Dômes, château de Chenonceau. Ouvert tous les jours de 9h à 17h. Tarifs : 9,50 à 17 euros. Pour en savoir plus : www.chenonceau.com.