Produits phyto : dans un an, les collectivités devront faire sans
Le 15 octobre, une soixantaine d’élus et agents territoriaux a assisté à une journée d’information sur l’interdiction des produits phytopharmaceutiques en zones non agricoles.
Au 1er janvier 2017, on ne verra plus de produit phytopharmaceutique utilisé par des agents territoriaux ou en vente libre aux particuliers. Dans la suite du plan Écophyto* et de la loi Labbé, la loi de transition énergétique, votée en juillet, avance la date d’entrée en vigueur de ces interdictions en zones non agricoles, initialement prévue pour 2020 et 2022.
Seuls quatre types d’espaces sont exemptés : les cimetières, les golfs, les terrains de sport et les tronçons de voirie pour raisons de sécurité.
Les élus et agents communaux n’ont plus qu’un an pour se préparer et préparer la population à ce changement.
Certaines communes ont déjà réduit l’usage de ces produits depuis plusieurs années, d’autres sont engagés dans une démarche « zéro pesticide » pilotée par le CDPNE et une partie est en cours de réflexion.
À ce titre, une journée d’information et d’échange d’expériences a été organisée le 15 octobre à La Chaussée-Saint-Victor par la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher.
Une soixantaine d’élus, administrés et agents des collectivités étaient présents pour prendre connaissance des réglementations présentées par Aurélie Thomas, de la direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (Draaf), se renseigner sur les méthodes alternatives aux produits phyto et découvrir des solutions locales de paillage avec le chanvre et le bois.
Un conseiller de la chambre d’Agriculture d’Indre-et-Loire est venu partager les méthodes appliquées dans certaines communes de ce département.
En méthodes préventives, des plantes couvre-sol et le paillage peuvent être mis en place. Il est aussi conseillé de procéder à un balayage régulier, manuel (avec une binette ou sarcloir) ou mécanisé. Du côté des techniques curatives, le choix est vaste : débroussailleuse portée ou à dos, débroussailleuse sur roue, désherbage thermique à flamme, à eau chaude ou à mousse.
« C’est sûr, ces méthodes alternatives ne seront pas aussi radicales que les produits phyto : le paysage communal va être différent », précise Benoît Lonqueu, vice-président de la chambre d’Agriculture.
Tous les intervenants ont donc insisté sur le fait que les collectivités doivent informer et communiquer auprès de la population. « Ce changement est une réflexion globale : acceptation de ce nouvel aspect de l’espace public, mise en place de techniques alternatives, nouvelle gestion des budgets, investissements… », souligne Benoît Lonqueu.
Plusieurs acteurs, comme les chambres d’Agriculture, la Fredon ou le CDPNE, peuvent accompagner les communes pour passer ce virage.
*L’objectif du plan Écophyto est de réduire l’utilisation des pesticides en France de 25 % d’ici à 2020 et de 50 % d’ici à 2050.