Prairies du Fouzon : l’agriculture au service de la biodiversité
Les prairies du Fouzon, dont les 25 ans ont été fêtés le 15 septembre à Couffy, sont un bel exemple de la nécessité de maintenir de l’agriculture sur un territoire.
« Il n’y aurait pas et il n’y aura pas de prairies du Fouzon sans agriculteur. » Cette phrase, prononcée par Philippe Noyau, président délégué de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, lors des vingt-cinq ans des prairies du Fouzon, le 15 septembre à Couffy, reflète ce partenariat entre les Conservatoires d’espaces naturels (Cen) et les agriculteurs.
Ces prairies inondables de la vallée du Cher d’environ deux mille hectares, riches en espèces animales et végétales, auraient bien pu disparaître, notamment à cause de la déprise agricole des années 1980.
Dès 1989, les naturalistes et les Cen se sont donc mobilisés pour préserver cette biodiversité.
« Au début, ces “écolo” du Conservatoire étaient mal perçus par les agriculteurs du secteur. Puis un travail a été fait dans un même but : préserver la nature et les agriculteurs », témoigne l’agriculteur André Cherouvrier.
Aujourd’hui, dix-sept exploitants fauchent ou font pâturer leurs bêtes sur près de 180 ha en respectant un cahier des charges.
Ainsi, en conciliant l’agriculture et la biodiversité, ces surfaces contribuent à la production locale (bovins, ovins, fromages de chèvre en secteur AOC Selles-sur-Cher) et à son maintien, à la préservation du paysage et au dynamisme du territoire.
Au fil des années, des dispositifs de développement durable et économique sont venus compléter cette démarche : les mesures agroenvironnementales (MAE) concernant 350 ha de prairies contractualisées auprès de seize agriculteurs ou encore les contrats Natura 2000.
Cet anniversaire a été l’occasion pour les agriculteurs d’insister, face aux élus présents, sur le devenir des prairies et les difficultés rencontrées par la profession. « L’agriculture de Loir-et-Cher tient à un fil. Il faut continuer ces actions et les financer sinon, ça aura été vingt-cinq ans pour rien », a alerté l’agriculteur Fabrice Berthier.