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Marie Legris s’installe avec un atelier de poules pondeuses bio

A 28 ans, Marie Legris a traversé toutes les étapes du parcours à l’installation et créé son propre atelier de poules pondeuses bio. Elle raconte son aventure.

Elle recevra ses trois mille premières pensionnaires le 8 mars, date de la journée de la femme. Un clin d’œil amusant pour cette jeune femme de 28 ans qui vient tout juste de s’installer en agriculture et crée un atelier de poules pondeuses en bio.

A Longnes (Yvelines), Marie Legris travaille sur son projet - « son rêve » - depuis près de trois ans.

Née dans une famille d’agriculteurs, elle ne se destinait pourtant pas du tout à travailler dans le giron familial. « J’ai d’abord fait une licence d’histoire, puis un master en urbanisme et en développement rural. Au total, cela fait six ans d’étude. Mais une fois en recherche d’emploi, je me suis rapidement aperçue que ça ne me faisait pas lever le matin ! ».

La jeune femme réfléchit alors à son avenir et, « sensible aux notions de circuits courts, de maîtrise de la production et de la commercialisation », elle décide de se lancer dans l’aviculture. « J’ai découvert les poules pondeuses lors d’un stage en chambre d’Agriculture dans l’Aube et à la suite, j’ai suivi une formation avicole ». 

Aujourd’hui, sur « un petit bout de terre » de son papa, Thierry Legris, agriculteur en bio depuis quinze ans, Marie Legris a conçu et fait construire un bâtiment de 700 m² - doté d’un centre d’emballage -  qui accueillera donc trois mille poules pondeuses, en agriculture biologique aussi. 

« Cela m’a paru logique de suivre la démarche familiale. Et puis je suis sensible au bien-être de mes futures protégées et en bio, la densité est moins importante. Elles auront aussi accès à un parcours arboré d’un hectare et l’alimentation sera évidemment bio ».

A ce sujet, la jeune agricultrice n’exclut pas, un jour, de recourir à la production familiale de céréales pour nourrir ses poules. « Ce sera un projet pour les années à venir. Je suis installée en individuel et je veux d’abord faire mes preuves avant de tout mélanger. »

Marie a déjà commencé à démarcher ses premiers clients, « des Amap, des groupements de consommateurs, des magasins spécialisés ». 

« Les premiers temps, entre les poules, le centre d’emballage, les livraisons et la paperasse, mes journées risquent d’être sportives ». Mais rien ne semble pouvoir arrêter la jeune éleveuse qui croit profondément en son métier et a rejoint les Jeunes agriculteurs d’Ile-de-France au moment de son parcours à l’installation. « Les JA ont été un soutien très précieux durant ces derniers mois. On se sent soutenu, épaulé, accompagné, porté même par moments. »

Marie Legris souhaite à son tour apporter au syndicat, notamment au sujet de la communication. « Pour monter mon projet, j’ai dû organiser une réunion publique dans mon petit village pour expliquer mes intentions car j’ai fait face à la réticence et la méfiance de mes voisins. Et je vais d’ailleurs en organiser une seconde juste avant l’arrivée des poules. J’ai vraiment pris conscience de l’importance de communiquer positivement sur notre métier et nos pratiques. On voit toujours les agriculteurs comme des râleurs. Il faut dire les choses autrement. »

La jeune femme compte sur le prochain Festival de la terre, organisée par son canton JA et dans sa commune, pour se faire la main. « C’est une merveilleuse année qui commence » sourit-elle en parcourant son bâtiment encore vide : « Il me reste beaucoup de travail pour être fin prête mais je n’attends plus qu’une chose, c’est qu’elles arrivent. ». 

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