Agronomie
Les travaux reprennent dans une plaine plutôt belle
Après l'épisode de neige et de gel de début février puis le retour de températures plus clémentes, les cultures repartent doucement dans une plaine francilienne qui se révèle être plutôt belle.
Après l'épisode de neige et de gel de début février puis le retour de températures plus clémentes, les cultures repartent doucement dans une plaine francilienne qui se révèle être plutôt belle.
C'est la bonne nouvelle de ce début mars : en Île-de-France, l'état de la plaine est jugé plutôt bon. Malgré l'épisode de neige et de gel de début février, les cultures ne semblent pas avoir souffert et repartent progressivement depuis la remontée des températures.
Dans l'Essonne
La quasi-totalité des semis d'orge et de pois de printemps est désormais réalisée et « cela s'est fait dans des conditions optimales », se félicite la conseillère technique de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France, Morgane Vidal.
Pour les cultures déjà en place, la neige et le gel n'ont pas provoqué de grosse casse, tout juste quelques frayeurs dans les orges de printemps semées à l'automne et les pois d'hiver mais « les orges repartent bien, note Morgane Vidal. Ce qui était jaune citron il y a quelques jours est revenu au vert pâle ». Aucune parcelle n'a dû être retournée.
Du côté des colzas, quelques pertes foliaires sont à déplorer mais le premier apport d'azote devrait permettre un retour à une situation satisfaisante.
Enfin, des vols de charançons sont observés depuis fin février et les traitements pourraient être déclenchés en cette fin de semaine.
Dans les Yvelines
Dans ce département, les semis d'orge et de pois de printemps se déroulent dans de bonnes conditions dans des sols qui ont su tirer parti des conditions froides de l'hiver.
« La présence de la neige durant quelques jours a été bénéfique, elle a permis de refaire la structure du sol », souligne Thierry Mulot, le conseiller technique du secteur sud-Yvelines à la chambre d'Agriculture, qui précise que l'ensemble des cultures déjà en place se portent bien et sont en cours de reprise de végétation à des stades tout à fait satisfaisants sur le calendrier.
Christophe Daullé, également technicien de la chambre d'Agriculture déplore, lui, quelques parcelles en excès d'eau sur le secteur de Rambouillet.
Aussi, le territoire est fortement impacté par des vols de charançons, « ce qui nécessite des interventions dans les parcelles, ainsi que par la présence de méligèthes en quantité relativement importantes dans les secteurs boisés », souligne Christophe Daullé.
Dans le Val-d’Oise
La plaine val-d'oisienne semble avoir quelque peu souffert des conditions hivernales, à tout le moins en ce qui concerne les orges de printemps semées à l'automne.
Le conseiller technique, Stéphane Boulet, observe en effet des difficultés dans des parcelles qui peinent à redémarrer. « Les destructions de feuilles sont parfois très importantes, note le technicien de la chambre d'Agriculture. Mais l'enracinement est bon donc on espère que ça reparte ».
Le reste de la plaine est jugé satisfaisant, avec notamment des désherbages d'automne qui ont bien fonctionné. À noter toutefois, là aussi, des pertes de feuilles importantes dans les colzas où un réajustement de la dose d'azote sera nécessaire. Les semis de pois et d'orge de printemps sont également en cours sur le secteur et se réalisent dans des conditions favorables.
Comme ailleurs, la plaine est touchée par les charançons et méligèthes. « On atteint le seuil de traitement un peu partout, donc nous recommandons d'intervenir », explique Stéphane Boulet.
Enfin, concernant les betteraves, le conseiller appelle à la prudence et à ne pas se précipiter pour semer : « Les sols sont redevenus froids ces derniers jours et cela pourrait durer un peu, il y a donc un risque important de vernalisation des betteraves ».
En Seine-et-Marne
La couverture neigeuse de début févier a permis de préserver les cultures du gel en leur évitant de souffrir outre mesure, excepté pour la partie supérieure de la plante.
Dans le nord Seine-et-Marne, l’impact du gel se ressent encore sur les colzas. Toutefois les cultures avancent dans les stades et perdent juste les quelques feuilles supérieures brulées par le froid. « Globalement, le colza, longtemps resté au stade rosette, est beau et bien implanté, note la conseillère grandes culture de la chambre d’Agriculture du Nord Seine-et-Marne, Louise van Cranenbroeck. Les pois d’hiver ont également bien passé le gel malgré un stade avancé. Par contre, j’ai observé un cas de lin oléagineux qui a grillé ».
Concernant le blé, la culture en est au début du stade de décollement de l’épi. « Il n’y a donc aucune urgence pour les apports d’azote et de régulateur ». Concernant les semis de printemps, la préparation des sols est en cours.
« Pour une fois, les exploitants ont bénéficié de bonnes conditions de cultures qui au stade actuel présentent un bon potentiel ». Côté pression maladie, aucun charançon n’a été observé sur les colzas. Une attention particulière est toutefois à porter sur les méligèthes, dont le nombre risque d’exploser au stade bouton par temps ensoleillé.
Plus au sud, les cultures présentent des stades plus avancés. « Le colza est au stade reprise de végétation, le blé à celui du tallage. Quant aux pois d’hiver, ils ont plus ou moins été marqués par le gel en fonction des variétés. Les semis d‘orge de printemps sont quasi finis et les premiers apports azotés réalisés partout », résume le conseiller grandes cultures du sud Seine-et-Marne, Cédric Simon.
À l’est du département, la plaine est belle et propre. Seules quelques parcelles d’orge semées à l’automne ont souffert. Les semis d’orge de printemps et de pois sont en cours. Le premier apport d’azote est terminé et le second pour les blés commence. Il est même parfois fini pour les colzas en terres plus séchantes.
« Des charançons sur colza sont présents sur certains secteurs comme la vallée de la Seine, mais moindre sur le Provinois », relève le conseiller grandes cultures de la Chambre sur l’est du département, Xavier Drouin.
Ainsi, en ce début mars, aux quatre coins de l'Île-de-France, la plaine se situe à un stade d’avancement normal avec des cultures ayant un beau potentiel de développement.