Légumes : un hiver doux et un printemps qui se fait attendre
Le 28 avril, sur l’exploitation d’un agriculteur, la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher a organisé une conférence de presse sur le bilan de la campagne du poireau et sur celle à venir pour les asperges et les fraises.
2015-2016 a été une saison correcte pour le poireau. La météo hivernale a permis une pousse continuelle et aucun accident climatique ni sanitaire n’est à déplorer.
Pour Stéphane Chauvin, qui accueillait sur son exploitation de Courmemin une conférence de presse organisée par la chambre d’Agriculture le 28 avril, la saison a démarré plus tôt qu’à l’habitude : « Il y avait peu d’offre donc un fort besoin et des prix intéressants. J’ai démarré début octobre avec quinze jours d’avance. »
Son rendement au champ s’élève à 40 t/ha en moyenne et celui à l’épluchage tourne autour de 140 kg/ha/personne : « C’est assez exceptionnel. Nous avions de beaux poireaux donc il n’y avait pas beaucoup de retouche à faire à la sortie de la machine. »
Les volumes produits dans le département n’avaient pas été atteints depuis les six dernières campagnes et, malgré la douceur de l’hiver, tous ont été écoulés.
Le seul bémol de cette campagne est la chute des prix au mois de février.
« Nous sortons de deux années mauvaises donc il faut rester prudents », rappelle Christophe Fleurance, conseiller à la chambre d’Agriculture.
La saison 2016 ne s’annonce pas aussi propice pour les asperges vertes et blanches.
Le manque de froid cet hiver impacte le potentiel de production, les trois derniers printemps frais et humides accélèrent le vieillissement des plantations et le manque d’ensoleillement de ce printemps fait de 2016 une année très tardive : la production a plus de quinze jours de retard irrattrapable puisque la période de production se termine au 15 juin.
« Les agriculteurs glanent des asperges le long des rangs alors qu’ils devraient être en pleine production », souligne le conseiller.
Philippe Noyau, président de la chambre d’Agriculture et producteur d’asperges, estime la perte à une tonne par hectare. Seules les productions sous tunnel approvisionnent déjà les marchés.
Pour la fraise, le constat est plus positif : « On retrouve une année normale avec un début de la cueillette le 20 avril et une pleine production prévue autour du 10 mai », explique Jean-Marie Guichardon, conseiller à la chambre d’Agriculture.
Les besoins en froid ont à peine été satisfaits cet hiver mais le potentiel de production est présent au niveau des plantations : le soleil est attendu avec impatience. « Le rendement n’est pas atteint tant que la récolte n’a pas été faite. »