Le port artificiel d’Arromanches
À Arromanches-les-Bains (Calvados), des vestiges du port artificiel, créé en 1944 à la suite du débarquement de Normandie, sont encore visibles.
Face à Arromanches-les-Bains (Calvados), des parties du port artificiel, appelé port Mulberry, construit en juin 1944 dans les jours qui ont suivi le débarquement de Normandie du 6 juin, sont encore visibles plus de sept décennies plus tard.
D’une surface équivalente à sept cents terrains de foot, ce port a été opérationnel dès le 23 juin et a été en fonction jusqu’au 31 octobre 1944.
Dès les premiers jours, le port achemine 6 765 tonnes d’équipements par jour, et monte en puissance pour atteindre 20 000 tonnes/jour fin juillet. Fin octobre, il permet de transporter sur le front 20 % des troupes, 15 % des véhicules et 25 % du matériel nécessaires aux alliés. 400 000 hommes, 88 000 véhicules et plus de 800 000 tonnes de matériels empruntèrent ses quais.
Un musée situé au cœur de cette station balnéaire présente, à l’aide de vidéos et de maquettes très pédagogiques, la prouesse technique que représentait la construction de ce port qui se composait de trois voies routières – dont une à double sens.
Les jetées, construites à deux kilomètres du rivage, ont été bâties à partir de trois types d’éléments : des blockships, navires condamnés et coulés sur place dès le 7 juin 1944, des caissons métalliques en forme de croix, et des caissons Phoenix, énormes caissons en béton mesurant soixante-dix mètres pour les plus longs – vingt d’entre eux sont encore en place.
Construits en moins de neuf mois à Londres sur les bords de la Tamise, les éléments du port artificiel d’Arromanches ont été transportés par bateau puis assemblés au large.
Après guerre, une partie des éléments du port a été récupérée en cette période de pénurie, notamment pour la reconstruction du Havre.