"Le bien manger appartient à notre identité culturelle"
Président de la Société de géographie et de la mission française du patrimoine et des cultures alimentaires, Jean-Robert Pitte a témoigné lors de la journée nationale des marchés de gros à Rungis le 7 avril.
« La gastronomie, un vrai patrimoine vivant, n’existerait pas sans les filières présentes sur les marchés de gros », note d’emblée Jean-Robert Pitte, président de la Société de géographie et de la mission française du patrimoine et des cultures alimentaires
L’institut Européen d’Histoire et des Cultures de l’Alimentation est créé en 2001 à Tours. Deux ans plus tard, l’Unesco créait le patrimoine immatériel dont la convention a été ratifiée en 2006 par la France.
Dès lors, l’institut et la mission française du patrimoine et des cultures alimentaires ont œuvré dans le dessein de faire reconnaître le patrimoine gastronomique française. « Notre objectif n’était pas de faire reconnaître le travail des grands-chefs mais le patrimoine gastronomique, le bien manger qui appartient à notre indenté culturelle comme la langue ».
C’est chose faite en 2010 avec l’inscription du repas gastronomique à la française - succession de plats, présentation de la table, vins à adapter. « Ce repas doit être une incitation à reprendre le chemin de la cuisine tous les jours. La pomme de terre écrasée ne coûte pas plus cher que de la purée en flocons par exemple. »
Le comité s’est engagé à promouvoir la cuisine et la gastronomie comme éléments essentiels de la culture et du patrimoine français.
« Agriculture, coopérative... Le circuit dans le temps doit se raccourcir. Consommer des produits frais non-transformés que l’on met en œuvre en cuisinant, remettre à l’honneur les recettes de grand mère… tels sont deux exemples permettant d’atteindre les objectifs de la mission française du patrimoine et des cultures alimentaires. L’acte diététique n’est pas une privation médicale mais un moyen de mieux vivre. De plus, le vrai repas doit être partagé. On ne peut pas laisser le frigo open bar. L’acte de bien manger doit être un acte social fondamental », conclut Jean-Robert Pitte qui demande aussi plus d’exigence vis-à-vis de la restauration hors foyer.