En route pour le comice de Savigny
Le premier comice agricole de l’année a lieu ce week-end à Savigny-sur-Braye. Comme le veut la tradition, une visite pré-comice s’est déroulée sur ce territoire situé au nord du département, afin d’illustrer l’agriculture de ce secteur et d’exposer les différentes problématiques.
Ainsi, une soixantaine de personnes, menée par la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, a fait la visite de deux sites agricoles dans l’après-midi du lundi 13 mai : l’exploitation laitière et céréalière d’Éric Samson et le Gaec des Marronniers qui élève des volailles et des porcs.
Situés non long de l’unité de méthanisation Méthabraye, ces deux élevages font partie des dix-sept exploitations investies dans le projet depuis son lancement en 2012.
Éric Samson, qui produit du lait de vaches nourries sans OGM avec la laiterie Bel, a débuté cette visite pré-comice en expliquant qu’il mise sur la force du collectif dans sa stratégie d’entreprise : « J’aime la dynamique de groupe. Ça permet d’évoluer et d’avancer par la confrontation d’idées et de ne pas rester isolé ».
À ce jour, Éric Samson est engagé dans une Cuma pour « éviter d’investir dans du matériel qui sert peu », dans Distribraye, service de distribution de la ration alimentaire par une désileuse en commun, « pour réduire l’astreinte et aussi pour l’intérêt zootechnique avec l’incorporation de nouveaux fourrages à la ration », et au sein de Méthabraye « pour réduire le temps de travail sur l’épandage, pour la valorisation des effluents en une énergie propre et bien sûr pour les intérêts agronomiques ».
L’éleveur adhère également à la mutuelle d’entraide et au Service de remplacement « pour du renfort de main-d’œuvre et afin de prendre des congés bien mérités ».
La visite pré-comice s’est poursuivie au Gaec des Marronniers, où Gino Deniau gère l’atelier volailles avec trois bâtiments de 2 800 m2 — 50 000 dindes par an avec la société Huttepain — et 144 ha de grandes cultures, dont 83,5 ha en autoconsommation pour les porcs.
Son frère Denis s’occupe de l’atelier porc naisseur-engraisseur — 2 500 porcs par an — avec transformation et vente directe à la ferme et aux bouchers du département dans un rayon de 60 km.
« Plus ça va, moins on a de charcutiers en Loir-et-Cher, regrette Denis. Il nous faut garder ce tissu rural qui nous permet de valoriser notre cochon carcasse : que ce soit grâce à l’abattoir de Vendôme ou par les bouchers ». Les frères souhaitent maintenir l’exploitation telle qu’elle est, avec la vente de produits de qualité afin de transmettre plus facilement.
« Tous les porcs sont nés ici, élevés et nourris avec nos céréales, précise Gino. L’entreprise fonctionne très bien avec un outil adapté à 5-6 cochons par semaine. On veut garder cette exploitation familiale qui permet de faire de la qualité et sera plus facilement transmissible ».
La journée s’est terminée autour d’un verre de l’amitié avec les discours des officiels qui se sont montrés fiers des éleveurs et agriculteurs du département : « Par leur engagement quotidien, ils contribuent à la défense de notre ruralité et au maintien de son identité ».
Doriane Mantez