Des réflexions pour les bâtiments d’élevage de demain
Une quarantaine d’éleveurs ont participé à la journée technique des éleveurs laitiers de Loir-et-Cher le 6 décembre à Épuisay, sur le thème des bâtiments d’élevage.
Le Syndicat de conseil élevage lait de Loir-et-Cher (SCEL 41) a organisé sa journée technique bovin lait jeudi 6 décembre à la salle des fêtes d’Épuisay. Cette année, une quarantaine d’agriculteurs du département ont fait le déplacement pour avoir plus d’informations au sujet des bâtiments d’élevage (normes, recommandations sur l’ambiance et la ventilation…).
Intervenant phare de la journée, Stéphane Mille, spécialiste de l’Institut de l’élevage, a présenté de nombreuses réflexions pour les bâtiments d’élevage bovin lait de demain, accompagné de témoignages d’éleveurs locaux.
« Le fil rouge de la journée est de viser l’efficience économique dans un contexte de changement climatique, avec une bonne ambiance en bâtiments toute l’année », a-t-il annoncé.
D’après son exposé, six points d’attention pour le logement des troupeaux laitiers de demain sont à prendre en considération : l’organisation spatiale d’un site avec le maintien, la spécialisation des bâtiments, l’aide de la mécanisation - automatisation, la conduite en lots en lien avec la conduite de l’élevage et la circulation des animaux, les locaux d’isolement en lien avec la traite, et enfin la position du bloc traite.
« Pour une efficacité au travail, il est fondamental de réfléchir son site : réduire les distances entre les bâtiments dans les limites de la ventilation et des besoins de manœuvres, mettre les stockages à proximité du logement des animaux. Les bâtiments génisses quant à eux peuvent être un peu éloignés car ils demandent moins de travail, moins de surveillance… »
Après avoir donné de nombreux exemples de configuration et plus spécifiquement de position du bloc de traite, l’ingénieur a tenu à rappeler : « L’important est de ne pas compromettre l’évolutivité du site. C’est-à-dire ne pas bloquer les deux pignons d’un bâtiment (positions traite/déjections). Et si l’on prévoit un agrandissement le faire à l’échelle du site et non pas seulement à celle d’un seul bâtiment… ».
Dans un second temps, Stéphane Mille a expliqué que les perceptions sensorielles de l’animal (la vue, l’odorat, l’ouïe, le toucher, le goût) doivent être prises en compte et intégrées dans la conception des bâtiments, des zones de contention, des accès au pâturage, pour lui offrir un milieu de vie adapté et pour favoriser ses interactions avec ses congénères et avec l’homme. « Le bovin est gêné par les contrastes lumineux. Il met cinq fois plus de temps que l’homme pour s’adapter aux changements de luminosité qui peuvent les arrêter. C’est le principe des passages canadiens ».
Les éleveurs doivent bien évidemment également veiller à respecter les besoins physiologiques des bovins (se nourrir, s’abreuver/ruminer, se reposer/être en relations avec ses congénères/se reproduire et produire) en créant des zones différenciées, bien dimensionnées, bien entretenues (couchage/affouragement, abreuvement/traite/isolement) avec des circulations et accès faciles et sécurisés entre chacune.
En plus de toutes ces choses, il est aussi indispensable de disposer d’un environnement favorable au niveau de la température, du volume et vitesse de l’air, de l’hygrométrie et de la lumière. « Un ruminant adulte craint avant tout la chaleur. À partir de 23-25°C il fait des efforts d’adaptation importants qui sont amplifiés par une humidité élevée ».
Se projeter sur les bâtiments de demain, en ayant en tête la nécessité d’efficience économique et en intégrant l’incidence des évolutions climatiques annoncées sur la conduite des élevages.