Daniel Tévenot : « Un beau millésime 2020 »
Daniel Tévenot est viticulteur en AOC Cheverny et Crémant-de-Loire à Candé-sur-Beuvron. Ayant terminé ses vendanges, il justifie son optimisme.
« Commercialement, 2020 est compliquée, déclare Daniel Tévenot, viticulteur à Candé-sur-Beuvron. Beaucoup de professionnels qui utilisent nos vins, notamment les restaurateurs, n’ont pas eu un exercice normal. Par ailleurs, de nombreux salons sont annulés. Cette année, nous avons écoulé davantage de Crémant-de-Loire car nous avons des contrats. Mais notre principale production reste le Cheverny. En juillet et août, nous avons enregistré une bonne fréquentation. Nous avons la chance de nous trouver dans une région touristique ».
Les ventes directes, au domaine et lors de salons, représentent l’essentiel des débouchés. Le négoce concerne uniquement le Crémant-de-Loire et un peu le Cheverny.
Pour cette seconde appellation, le règlement de l’AOC autorise des rendements de 60 hl/ha en blancs et de 55 hl/ha en rouges et rosés. Avec des résultats moyens proches de 50 hl/ha, le producteur candéen ne sort pas du cadre. « Nous avons de jeunes vignes et d’autres plus âgées, explique-t-il. La sécheresse a perturbé certaines parcelles. Par ailleurs, nous louons six hectares de vignes à Fougères-sur-Bièvre ».
Les espacements y varient de 2,10 m à 2,80 m contre 1,50 m pour le reste du domaine. D’où des rendements moindres.
Notre interlocuteur a terminé ses vendanges. « Nous avons commencé le 24 août avec le Crémant-de-Loire, dit-il. En l’absence de pluie, le matériel n’a pas peiné ». Douze personnes sont nécessaires.
Le Crémant-de-Loire et une partie du Cheverny sont récoltés à la main. Le reste est vendangé avec une machine en Cuma à trois vignerons.
Daniel Tévenot indique : « Nous bénéficions du suivi œnologique de la chambre d’Agriculture. Nous recevons trois visites du technicien, au début des vendanges, après celles-ci et lors de la fabrication des vins nouveaux. Nous détectons certains défauts et nous prenons des décisions sur la base d’un avis partagé. Par exemple, le technicien nous conseille d’aérer les cuves. Le Réseau d’indices de maturité publie plusieurs bulletins au moment des vendanges. Cela donne des tendances sur la maturité du raisin. Lorsque les vins sont en cours de finition, nous les faisons analyser par le laboratoire de la Chambre afin d’avoir des paramètres exacts ».
Notre interlocuteur poursuit : « Toutes les conditions sont réunies pour faire de 2020 un beau millésime : nous n’avons connu aucun aléa climatique. En outre, il y a du volume. C’est un atout commercial même si le marché demeure incertain. Si les cours se stabilisent, nous espérons valoriser la récolte. Le vin se stocke. Nous avons donc le temps de voir venir. Cela permet de rester optimiste. »
Olivier Joly