Crises sanitaires : le GDS 41 aux côtés des éleveurs
Le Groupement de défense sanitaire de Loir-et-Cher a tenu son assemblée générale le 2 février à Blois. Le sujet de la tuberculose bovine a longuement été discuté.
« L’année 2015 du Groupement de défense sanitaire de Loir-et-Cher a été marquée par trois événements majeurs : la publication de la loi Notre, la découverte d’un sanglier porteur de la tuberculose bovine et la réémergence de la fièvre catarrhale ovine (FCO). Si je qualifie ces événements de majeurs, c’est qu’au-delà de leur impact sur l’année passée, ils vont fortement conditionner le futur », a confié le président du GDS 41, Frédéric Jaffré, lors de l’assemblée générale ordinaire organisée le 2 février dans les locaux du Crédit agricole, à Blois.
Jusqu’à présent, le département soutenait financièrement la lutte sanitaire mais avec la loi portant Nouvelle organisation territoriale de la République (Notre), cette compétence devrait être confiée à la région d’ici à 2017. Le risque est que les dotations diminuent par rapport aux années précédentes. « Le rapprochement avec nos collègues de la région est inévitable et souhaité. »
Au niveau sanitaire, la FCO a entraîné le Loir-et-Cher dans une situation compliquée : faible stock de vaccins, organisation difficile en raison de la taille des flacons (cinquante doses) et de la dispersion des broutards sur le territoire, problèmes de commercialisation… Dans l’assemblée, des agriculteurs ont demandé une meilleure anticipation de l’État qui serait un « gage de réussite » dans la gestion des crises sanitaires.
À l’issue de cette réunion, Fabrice Chevalier, coordinateur national « tuberculose bovine » de la direction générale de l’Alimentation (DGAL), a fait un point sur cette maladie insidieuse mais très lente. « Un bovin infecté peut en contaminer beaucoup d’autres avant que l’on ne se rendre compte qu’il est malade. »
Depuis 2001, la France est officiellement indemne de tuberculose — un statut qui facilite les échanges entre pays — mais la situation a évolué. Pour être reconnu indemne, il ne faut pas plus de 120 cheptels infectés. Depuis 2012, la France compte une centaine de cheptels infectés, notamment regroupés dans la nouvelle région Aquitaine.
Selon le spécialiste, la contamination de la faune sauvage est toujours d’origine bovine : « Il n’existe qu’un seul cas inverse. Dans un parc de chasse de la Marne, après des recherches, nous avons découvert qu’une vingtaine de sangliers était contaminée par la tuberculose et que l’origine de la mycobactérie venait d’un élevage de cerfs. »
Pour le moment, le cas de Vernou-en-Sologne, découvert en janvier 2015, fait lui aussi figure d’exception. « La souche de la bactérie nous interpelle car nous ne l’avons pas vue depuis vingt ans », souligne Fabrice Chevalier. Puisque cette souche n’a été trouvée qu’une fois en 1997 sur un bovin français abattu en Vendée, l’hypothèse la plus probable est donc que la maladie a été introduite dans la zone à partir d’animaux d’origine française.
Après les premiers résultats des tests effectués sur la faune sauvage et les cheptels concernés, aucun animal infecté n’a été détecté. La DGAL préconise donc de continuer les contrôles sur trois saisons au total — « afin de réunir d’autres éléments pour apporter nos conclusions ».
De son côté, le GDS va poursuivre son travail sur la prévention de la tuberculose et compte développer une meilleure connaissance des circuits commerciaux afin « d’anticiper une partie des problèmes et concevoir des plans de secours », suite aux blocages des ventes des animaux.
Par ailleurs, un représentant du Syndicat des apiculteurs de Loir-et-Cher a déclaré qu’un travail de partenariat avec Agglopolys pour la destruction des nids de frelon asiatique était en cours et que les apiculteurs allaient s’équiper pour détruire les nids.