« Bel masqué » : les producteurs de Bel ne cachent pas leur désaccord
Dans un contexte économique difficile, l’Association de producteurs Bel ouest réclame un effort de la part de l’entreprise et un partage des marges.
« C’est affiché sur nos exploitations : nous sommes partenaires de l’entreprise Bel. Mais dans la réalité, ce n’est pas vrai. Quand on voit qu’elle double son résultat net du premier semestre par rapport à celui de 2014 et qu’il n’y a aucun partage avec le producteur, on ne peut pas parler de partenariat. C’est très bien qu’elle fasse de l’argent mais il faut faire en sorte que tout le monde y gagne. »
Alexis Descamps, administrateur de l’organisation de producteurs (OP) Association de producteurs Bel ouest (APBO), appelle les éleveurs livrant pour Bel à masquer leur panneau devant leur exploitation et à barrer le mot « partenaire » pour signifier leur désaccord avec l’entreprise.
L’APBO ne nie pas que Bel respecte les engagements pris dans le contrat conformément à l’équation prenant en compte des index publics. « Les projections de l’équation amèneraient à un prix annuel d’environ 305 €/tonne. Or, l’APBO sait de source sûre que l’entreprise a négocié auprès des GMS une valorisation du lait à un équivalent de 340 €/tonne. Où va la différence ? », s’interroge Alexis Descamps.
Ce que réclame l’organisation de producteurs, c’est une reconnaissance du travail fourni, un partage des marges et donc une revalorisation du prix : « Vu la conjoncture difficile pour les producteurs, nous demandons que l’entreprise fasse un effort. Nous avons obtenu une avance de trésorerie mais ce n’est pas suffisant car cet argent nous sera repris. »
Alexis Descamps considère que, par leur travail, les producteurs participent à l’image de l’entreprise en lui fournissant « des armes » pour marquer son positionnement : produits fabriqués en France, exploitations à taille humaine, animaux au pâturage…
« On demande une juste répartition des choses. Si le groupe Bel reste sourd à nos doléances, l’OP fermera toutes discussions sur les avancées, comme la RSE ou le bien-être animal. Nous refusons qu’il se fasse de la valeur ajoutée sur notre dos sans partage », s’indigne Alexis Descamps.
Des actions ailleurs se sont organisées ailleurs, le 27 septembre dans la Sarthe, par exemple. A l’appel de la FDSEA et JA, des producteurs de lait, dont Alexis Descamps, ont manifesté devant trois laiteries pour réclamer un juste retour sur les hausses passées par la grande distribution depuis le mois d’août.