Audrey Chantepie, une belle histoire de transmission
Issue d’une famille d’agriculteurs, Audrey Chantepie avait d’abord décidé de s’éloigner de cet univers, avant de faire le choix du maraîchage dix ans après.
C’est une histoire de passion, de transmission comme l’agriculture francilienne rêverait d’en voir tous les jours. À 37 ans, Audrey Chantepie est installée en maraîchage à Cergy (Val-d’Oise). Depuis un peu plus d’un an, elle exploite vingt hectares « dont 7 000 m2 de serres chauffées, plusieurs tunnels et avec l’Oise à proximité, c’est pratique pour l’irrigation », précise la jeune femme.
Ces installations, elle les doit à Vincent Duval, installé là depuis des années, et qui n’est autre que son ancien maître de stage.
Car Audrey Chantepie, pourtant issue d’une famille d’agriculteurs du Vexin, n’a pas de suite choisi d’imiter le parcours de sa famille. « L’école, ce n’était pas mon truc, j’ai fait un CAP puis un BEP vente et j’ai enchaîné les boulots en intérim dans la manutention. Ensuite, j’ai travaillé dix ans chez Renault. Et puis un jour, je me suis réveillée. »
Consciente du patrimoine familial que l’exploitation représente et soucieuse de ne pas le laisser disparaître, Audrey Chantepie plaque tout et se lance dans un Brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole (BPREA). « Je suis née dans l’agriculture et je ne voulais pas laisser partir l’exploitation », raconte celle dont la plus jeune sœur a, à l’époque, également choisi de s’éloigner du monde agricole. Son diplôme en poche, Audrey Chantepie s’installe en 2012 en maraîchage sur trois hectares de l’exploitation familiale.
« Ce n’était pas évident car c’était peu fonctionnel, je n’avais pas l’eau notamment », se souvient-elle. Audrey s’accroche, jusqu’au jour où son maître de stage la recontacte pour lui proposer de s’associer à lui. « Entre-temps, ma sœur était également revenue sur l’exploitation donc il y avait quelqu’un pour la reprendre. J’ai aussitôt accepté la proposition de Vincent Duval car lui, de son côté, avait une grande volonté de transmettre son outil de travail que ses enfants ne voulaient pas reprendre ».
De ces premières années en tant qu’agricultrice, Audrey Chantepie ne regrette rien, même si elle se souvient « de moments très durs au départ ».
« L’agriculture est plutôt un milieu d’hommes qui ont une mentalité bien à eux. On pense la femme moins capable, j’ai souvent dû prouver ma capacité et ma motivation, deux fois plus que quelqu’un d’autre, mais je suis toujours passée au-dessus de ça. Et je suis certaine qu’aujourd’hui, il y en a plus d’un qui serait étonné de voir où j’en suis », se félicite-t-elle, soulignant toutefois que de plus en plus de femmes embrassent le métier d’agriculteur et que les choses évoluent, au sein de la jeune génération notamment.