Amandine Mazzoni, à cheval coûte que coûte
Atteinte d’une maladie neurodégénérative rare, Amandine Mazzoni continue de monter à cheval plusieurs fois par semaine. Elle compte même participer aux Jeux paralympiques de 2020 ou 2024.
Quatre ans. C’est l’âge qu’Amandine Mazzoni avait lorsqu’elle est montée pour la première fois sur un poney. Depuis, l’équitation est devenue pour elle bien plus qu’une passion.
La jeune femme de dix-neuf ans a d’abord suivi des cours classiques en centre équestre... jusqu’à ce que la vie lui joue un mauvais tour. « J’avais quinze ans quand on m’a dit que j’étais atteinte de l’ataxie de Friedreich. C’est une maladie neurodégénérative orpheline qui me prive progressivement de mon équilibre et de ma motricité », explique-t-elle avec une grande émotion.
Si sa grande sœur est porteuse saine de cette maladie, son petit frère en est lui aussi atteint. Il a été diagnostiqué quelques mois avant Amandine. « Quand j’ai commencé à tomber, à me faire des entorses à répétition, ma mère a eu la puce à l’oreille. Moi, à l’annonce du verdict, je n’ai presque pas réagi, comme si je le savais déjà ».
Malgré les difficultés et l’apparition du fauteuil roulant, Amandine Mazzoni fait preuve d’une grande maturité et décide notamment que cette maladie n’aura pas raison de son amour des chevaux. Elle abandonne le saut d’obstacles pour se consacrer au dressage. « J’ai continué à monter en club durant quelques mois mais je me suis vite rendu compte que ce n’était plus adapté ».
La jeune femme s’oriente alors vers une écurie de dressage aux Bréviaires (Yvelines), conseillée par l’équipe de France paralympique, et y rencontre sa coach, Lucie. « Elle a très vite su s’adapter à mon handicap et elle m’a prêté sa jument », se souvient celle qui poursuit des études de sociologie à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Mais très vite, Amandine affiche ses ambitions d’aller encore plus loin. Avec Lucie, devenue son amie, elle crée une association, Handi cap à cheval, pour aider les cavaliers en situation de handicap au financement de matériel d’équitation adapté. C’est cette association qui va conduire Amandine à rencontrer le comédien Alex Lutz. « Il a été sensible à mon histoire et depuis on ne se quitte plus, sourit la cavalière. C’est lui qui a acheté Don Diego, mon premier cheval. »
L’histoire est belle. Durant des mois, Amandine et Lucie éduquent Don Diego. « Comme je n’ai pas toutes les facultés dans mes jambes, je monte beaucoup à la voix. Il a fallu tout lui apprendre ».
Mais en mars dernier, Don Diego disparait subitement. Un choc pour Amandine encore bouleversée aujourd’hui. « Mon entourage m’a soutenue, et, dans mon dos, ils ont comploté pour me trouver un nouveau cheval », raconte-t-elle.
Toujours aux côtés d’Amandine, Alex Lutz lui offre Verden, neuf ans. « Tout est à recommencer mais c’est un très gentil cheval avec qui j’espère pouvoir aller au championnat d’Europe l’an prochain et aux Jeux paralympiques en 2020 ou 2024. C’est mon rêve », lance la jeune femme pleine d’espoir.