Patrimoine
Les Pans de Travassac, l’empreinte des ardoisiers
Le site des Pans de Travassac, en Corrèze, propose un voyage dans le monde des ardoisiers. Ce lieu unique en Europe, où l’extraction de l’ardoise se pratique depuis plus de trois siècles, doit sa singularité à ses impressionnants murs rocheux, des falaises naturelles de schiste sculptées par l’exploitation humaine.
Le site des Pans de Travassac, en Corrèze, propose un voyage dans le monde des ardoisiers. Ce lieu unique en Europe, où l’extraction de l’ardoise se pratique depuis plus de trois siècles, doit sa singularité à ses impressionnants murs rocheux, des falaises naturelles de schiste sculptées par l’exploitation humaine.






























Un paysage spectaculaire mariant minéral et végétal. C'est d'abord ce que l'on découvre en arrivant aux Pans de Travassac, près de Donzenac, petit village de caractère en Corrèze. Puis c'est toute l'histoire de ses ardoisiers depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours qui y est expliquée.
Les premières exploitations ont débuté pour répondre aux besoins croissants en matériaux de couverture. L'ardoise de Travassac est réputée dans le monde entier pour sa résistance et sa finesse, qu'elle doit à la structure géologique des roches schisteuses dont elle est extraite. Inaltérable etimperméable, il se dit qu'elle a une durée de vie de 400 ans. Grâce à sa qualité, cette ardoise s’est imposée comme un matériau de choix. Pendant des siècles, les carriers ont creusé et façonné le paysage en extrayant les blocs d'ardoise, créant ainsi les impressionnantes parois verticales, les « pans », que l’on peut observer aujourd’hui.
Une roche schisteuse unique
Cette roche en mille-feuille s'est formée il y a 400 millions d'années, durant une période où la région était recouverte par un océan, à partir de dépôts successifs de sédiments argileux. Sous l'effet de la pression des couches et des mouvements tectoniques, ces sédiments se sont compactés et transformés en une roche feuilletée. L'alignement vertical des couches de schiste aujourd'hui visible est dû à ces puissants mouvements tectoniques, qui ont redressé les strates. Cette disposition unique a facilité l'exploitation de l'ardoise, car elle permet de détacher naturellement des plaques fines et régulières, idéales pour la couverture des toits.
L'activité a connu son apogée au XIXe siècle — plus de 200 ouvriers y travaillent alors — avant de décliner progressivement avec l'industrialisation et la concurrence d'autres matériaux. Mais la tradition n'a jamais complètement disparu, et l'activité a été relancée à la fin du XXe siècle pour préserver ce savoir-faire.
Le façonnage de l'ardoise exige un savoir-faire précis. Il faut trois ans pour se former aux techniques du métier. Lors de la visite du site*, on peut observer un artisan à l’œuvre, manipulant avec dextérité le schiste pour en extraire des plaques, appelées « feuilles », qu'il taille et perce ensuite selon la destination finale de l'ardoise. Aujourd'hui, l'ardoise de Travassac est notamment prisée pour la couverture des toitures des monuments historiques. Le Mont Saint-Michel en est par exemple recouvert.
*Après une trêve hivernale, le site rouvrira ses portes en avril. Plus d'infos sur lespansdetravassac.com