La Ferme pilote dessine les contours de l’exploitation de demain
À Boutigny-sur-Essonne, la Ferme pilote innovation a ouvert ses portes aux agriculteurs mercredi 19 juin pour une journée riche en découvertes.
Cela faisait des mois que l’événement était espéré, il aura été à la hauteur des attentes. Mercredi 19 juin, c’est un lieu unique de concentration d’innovation, en plein cœur d’une parcelle essonnienne, que la chambre d’Agriculture de région Île-de-France a proposé.
Voici deux ans que le Gaec Hottin teste plusieurs outils innovants en matière de modulation intra-parcellaire, d’irrigation, de capteurs connectés, de désherbage, d’outils d’aide à la décision et de logiciels de pilotage.
Ce jour-là, non seulement les comptes-rendus de ces essais ont été dévoilés, mais en plus plusieurs dizaines de fabricants et/ou start-up étaient au rendez-vous pour présenter ces outils de demain.
Capteurs de biomasse, cartographie par satellite ou drone, détection des adventices, stations météo, silothermométrie, évolution de Mes P@rcelles vers un modèle connecté au reste du monde numérique agricole, planification de l’irrigation..., les possibilités sont désormais nombreuses avec un écueil : le prix. Car peu ou pas commercialisés, ces outils restent pour la plupart relativement onéreux pour une exploitation de taille moyenne. Néanmoins, l’important n’était pas là.
« L’objectif est d’apporter plus de résilience dans les exploitations par la technologie, explique le président de la Chambre, Christophe Hillairet. Le monde agricole doit pouvoir évoluer en même temps que la société ».
Le président de JA Île-de-France, Frédéric Arnoult, en charge de ces questions d’innovation à la Chambre, a quant à lui souligné combien ces innovations pourraient servir le monde agricole dans un contexte de pression sociétale forte : « Nous sommes dans un contexte où c’est compliqué de tout faire et de faire bien. Le prix des intrants va augmenter, il nous faudra être plus efficients sur notre façon de les utiliser, sans compter la prise en compte environnementale. Les innovations présentes ici nous permettront sûrement de répondre à ces problématiques, de travailler plus efficacement, plus économiquement et plus sereinement. Elles peuvent aussi véhiculer une image de l’agriculture moderne. C’est ce qu’on appelle l’agriculture durable : répondre à des enjeux économiques, environnementaux et sociétaux ».
Christophe Hillairet a vivement remercié le travail des équipes de la Chambre ainsi que Nicolas et Clotilde Hottin pour « le travail d’essais réalisés au service de toute la profession », avant d’évoquer un projet de cluster de l’innovation. « Cette porte ouverte sur l’innovation ne sera pas la seule car nous avons pour ambition de récupérer la ferme de l’Inra à Brétigny-sur-Orge (Essonne, NDLR) pour y créer un incubateur de start-up et y installer des agriculteurs afin notamment d’y tester en conditions réelles les technologies. »
Marine Guillaume