Industrie agroalimentaire
Cargill : douze millions d’euros d’investissements en sept ans
Implanté depuis vingt ans à Saint-Cyr-en-Val, le fabricant de produits élaborés à base de poulet veut rester en pointe.
Ce vendredi 27 septembre, chez Cargill, on avait mis les petits plats dans les grands : le fournisseur de McDonald’s en produits élaborés à base de poulet fêtait le vingtième anniversaire de son usine de Saint-Cyr-en-Val. L’occasion de regarder dans le rétroviseur et de dresser des perspectives. Qu’est-ce qui a poussé ce poids lourd de l’industrie agroalimentaire à s’implanter dans l’Orléanais il y a deux décennies ?
Directeur industriel de l’entreprise, Basile Tchikladzé a apporté la réponse : « Nous sommes au Sud de la Beauce : une zone céréalière qui disposait de la matière première. Il y avait des producteurs de volaille dans le secteur : le marché français se développant, il fallait un approvisionnement local. Le territoire offrait également des compétences et des facilités au niveau logistique. Enfin, les élus locaux ont œuvré pour que l’implantation se fasse ici. »
Une diversification des approvisionnements
Au cours des sept dernières années, Cargill a investi pour un total de douze millions d’euros. Deux objectifs : « Rester en pointe au niveau compétitivité, sécurité alimentaire et traçabilité et limiter notre impact sur l’environnement. Tous ces investissements cumulés nous ont permis de réduire notre dépense énergétique de 30 %. » De manière pratiquement exhaustive, voici la liste des aménagements effectués : nouvelles friteuses (2006) ; nouvelle zone de préparation automatique des viandes et nouvelle machine de conditionnement (2007) ; nouvelle formeuse, machine qui donne leur forme de bâton aux nuggets (2008 et 2009). Ce dernier investissement a représenté quatre millions d’euros.
Ensuite, s’y sont ajoutés un surgélateur (2010 et 2011) ainsi qu’un système de détection par rayon X (2012 et 2013). Dans ce dernier cas, il s’agissait « d’optimiser la sécurité alimentaire » indique Basile Tchikladzé.
L’avenir ? « Continuer à investir afin de rester un site en pointe et performant. Pour nous, l’innovation est importante. » Si le dirigeant préfère observer une certaine discrétion concernant ses projets, il concède toutefois que les prochains investissements seront relatifs à l’environnement.
« Initialement, on travaillait avec l’abattoir de Boynes. Mais depuis la liquidation judiciaire du pôle frais du groupe Doux, l’établissement en question (NDLR : qui a fait l’objet d’une reprise de la part de la société Duc et de Glon-Sanders sous la forme d’une joint-venture) a cessé de travailler avec nous. Aujourd’hui, on achète six mille tonnes de viande par an à un fournisseur breton (NDLR : Boscher Volailles, filiale du groupe Glon). » L’entreprise de Saint-Cyr-en-Val diversifie ses approvisionnements : 42 % sur le marché français, 32 % dans le reste de l’Union européenne et 26 % au Brésil.
Gagner en performance
« Le cahier des charges de McDonald’s est draconien. » Citons : pas d’OGM dans l’alimentation des poulets, la prise en compte du bien-être animal, des normes pour les outils d’abattage, etc. « Il est difficile de trouver des producteurs qui acceptent toutes ces contraintes : nos partenaires doivent être capables de s’adapter. »
Le plan de relance de l’aviculture ne laisse pas le dirigeant de Cargill insensible : « On ne demande qu’à travailler avec des entreprises qui veulent aller dans notre direction. On veut continuer à aider la filière avicole à gagner en performance. »
Devant un parterre d’élus locaux, Basile Tchikladzé a lancé ce message : « Nous sommes très attachés à notre ancrage en région Centre. Nous voulons rester un contributeur fort de l’économie locale pour au moins les vingt prochaines années ! »
L’entreprise en un coup d’œil
- Lieu d’implantation : Saint-Cyr-en-Val.
- Activité : fabrication de produits élaborés à base de poulet (nuggets et spécialités panées).
- Client unique : McDonald’s.
- Chiffre d’affaires : 120 millions d’euros.
- Volume : 38.000 tonnes de produits finis par an (17.000 tonnes en 1993).
- Une production vendue dans seize pays : France (environ 60 %), Belgique, Pays-Bas, Italie, Suisse, Danemark, Russie, etc.
- Effectifs : 250 salariés (une centaine au départ).
- Deux lignes de fabrication.
- Une organisation en 4x8 : du lundi au dimanche matin.
- 3.340 tonnes de déchets par an dont 70 % sont recyclés par méthanisation (95 % des déchets sont recyclés).