Quand agriculteur rime avec multiplicateur
Dans le cadre du salon Ferme Expo Tours, de nombreux agriculteurs ont participé au 6e Forum semences et plants le 16 novembre. Deux tables rondes ont permis de présenter la filière semences de la région, ses innovations, ses acteurs et ses opportunités.
Vendredi 16 novembre, les chambres d’Agriculture de la région Centre-Val de Loire et la Fnams ont organisé la 6e journée de découverte de la filière semences et plants sur un espace dédié lors du salon Ferme Expo à Tours.
« Cette journée, qui s’inscrit dans le cadre du CAP filière semences et plants, avait pour objectif de faciliter les échanges entre les établissements semenciers, les agriculteurs multiplicateurs et les candidats à la multiplication », souligne Caroline Desmidt-Pierard, de la Chambre régionale.
Pas moins de 150 participants ont ainsi pu rencontrer une vingtaine d’établissements semenciers afin d’échanger sur les possibilités de diversification ainsi que sur les espèces les plus adaptées aux exploitations de la région parmi céréales, maïs, protéagineux, oléagineux, légumineuses fourragères ou encore espèces potagères.
En plus des nombreuses prises de contact, ce forum a été ponctué par deux tables rondes (Démarrer un atelier de multiplication et Du matériel adapté pour des semences de qualité) avec les interventions de professionnels de la filière appuyés par les témoignages d’agriculteurs multiplicateurs.
Lors de la première table ronde, Nathalie Dedieu, chargée de communication du Gnis, a tenu à rappeler le but premier d’un atelier de multiplication qui est de « reproduire à l’identique un lot de semences ou plants initial, avec un double objectif de qualité et de quantité ». Chaque production est « 100 % contractualisée et normée », avec des exigences qui diffèrent en fonction des espèces choisies, notamment sur le type de sol, le passif cultural de la parcelle, sa distance d’isolement, son état cultural et sanitaire, sa pureté variétale…
« Tous les ans, les productions évoluent en fonction des besoins, des marchés, des stocks, a souligné Hervé Baranger, responsable de production à Semences de France. Il faut être capable de s’adapter aux contraintes. Dans certains cas, l’irrigation ou du matériel nécessaire à la production de semences peuvent être demandés, en plus de disposer d’une parcelle en situation agronomique favorable à la culture souhaitée. »
Installée depuis 2010, Matthieu Fleury, agriculteur et multiplicateur de semences à Varennes-sur-Fouzon (Indre), est intervenu pour faire part de son expérience personnelle et notamment exposer les atouts et contraintes du métier. « Ce n’est pas simple d’aller sur ces productions, et encore moins d’avoir de la valeur ajoutée tout de suite… Il y a forcément des risques et des contraintes supplémentaires : investissements importants, plus de temps de travail, plus de main-d’œuvre, pic d’activité à des périodes normalement tranquilles… ».
Comme l’a indiqué Philippe Laty, du comité Centre et Sud de la Fédération nationale des producteurs de plants de pommes de terre, l’agriculteur doit être « impliqué, acteur de sa production et tout ce que ça induit ».
Pour Éric Fallou, agriculteur et multiplicateur de pommes de terre et membre de la SARL Beauce plant Bonneval : « C’est un métier passionnant et enrichissant. Épaulé par les techniciens, on acquiert de nombreuses compétences et plus de technicité ».
Première région en termes de surface, avec plus de 46 800 ha de surfaces de production de semences et plants, la région Centre-Val de Loire montre l’engouement des agriculteurs pour cette filière, qui peut permettre une belle opportunité de diversification des assolements avec une sécurisation générale des marges sur le long terme par rapport à des productions céréalières classiques.