Sylviculture
Marc Fesneau et Sarah El Haïry reçoivent le rapport Objectif Forêt
Le 26 juillet, dans le Loiret, le ministre de l’Agriculture et la secrétaire d’État à la Biodiversité ont reçu le rapport Objectif Forêt définissant les axes majeurs à tenir ces prochaines années pour la préservation des forêts françaises.
Le 26 juillet, dans le Loiret, le ministre de l’Agriculture et la secrétaire d’État à la Biodiversité ont reçu le rapport Objectif Forêt définissant les axes majeurs à tenir ces prochaines années pour la préservation des forêts françaises.
Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, et Sarah El Haïry, récemment nommée secrétaire d’État à la Biodiversité auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, étaient en déplacement dans le Loiret le 26 juillet, à l’occasion de la remise du rapport Objectif Forêt. Ce document veut répondre aux ambitions du Gouvernement face au changement climatique, en élaborant un plan national de renouvellement forestier sur les dix prochaines années. Lors de leur visite, les deux représentants de l'État ont rencontré l'Office national des forêts (ONF) en forêt domaniale d'Orléans, puis le Centre national de la propriété forestière (CNPF), chez le propriétaire forestier tigycien, Geoffroy de Moncuit.
Trouver les surfaces, les essences et les pépiniéristes
Conçu sous la présidence de Sylvestre Coudert, ancien président des Experts forestiers de France, Objectif Forêt dresse un état des lieux des forêts françaises en proposant des actions concrètes à mettre en place afin de les préserver des effets du changement climatique. « Guidé par une volonté du Président de la République, ce rapport vise à renouveler 10 % de la forêt française en dix ans en plantant notamment 1 milliard d’arbres, explique-t-il. Cette ambition s'inscrit dans les engagements des Accords de Paris sur le climat. »
Ainsi, Objectif Forêt propose de répertorier les surfaces potentiellement renouvelables compte tenu des peuplements qui vont être sinistrés, dépérissants, vulnérables, économiquement pauvres, ou encore les surfaces actuellement non cultivées depuis au moins 15 ans. La totalité des surfaces ainsi identifiées est comprise entre 1,5 et 1,7 Mha.
Le rapport forestier prévoit aussi d'analyser et de tester des essences diversifiées et adaptées aux effets du changement climatique, en prenant en compte les aspects de préservation et restauration de la biodiversité. Objectif Forêt précise qu'il faudra également anticiper les besoins en bois d’œuvre.
Enfin, le document estime qu'une augmentation du nombre de pépinières sera indispensable pour produire une quantité de graines et de plants diversifiée et suffisante. Le rapport envisage un triplement de la production actuelle pour satisfaire cette demande. Marc Fesneau a annoncé un objectif de « deux à trois pépinières supplémentaires, consacrées exclusivement à cette production. » En parallèle, les entreprises de travaux forestiers devront trouver la main d’œuvre nécessaire pour effectuer ces travaux de plantation et d’entretien. « Nous avons besoin de moyens humains, a rappelé le ministre de l'Agriculture. Il faut que nous continuions à travailler sur l’attractivité des métiers, leur pénibilité et leur féminisation, car ce sont des métiers qui ont du sens. »
8 à 10 milliards d’euros sur dix ans seront nécessaires
Ce plan national forestier ne met personne de côté et compte accompagner les propriétaires publics et privés, dans leurs démarches, durant les dix prochaines années. Cet accompagnement passera notamment par la structuration de la filière, mais aussi par la création d’un fonds de renouvellement qui sera discuté lors du projet de loi de finances 2024. Le soutien financier pour accompagner cette ambition a d’ores et déjà débuté avec la mesure renouvellement forestier de France 2030 dotée de 150 M€. « Ce n’est pas un hasard si nous avons choisi aujourd’hui de faire un déplacement dans une forêt publique puis une forêt privée, précise Marc Fesneau. Nous avons un travail à faire dans les deux domaines. Huit à dix milliards d'euros seront nécessaires sur dix ans » Le ministre de l'Agriculture a conclu son intervention par ses mots : « S'il n'y a pas d'agriculture et de forêts demain, nous ne tiendrons pas la trajectoire carbone. »
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Quelques chiffres
La forêt française s'étend sur 17 millions d’hectares, dont 12 millions sont des forêts privées. Entre 1985 à 2021, le stock de carbone a presque augmenté de 50 % selon le CNPF. La forêt domaniale d'Orléans s'étend, quant à elle, sur un peu moins de 35 000 hectares, et se compose majoritairement de chênes et de pins sylvestres. Près de 5 000 hectares se régénèrent naturellement, contre 163 hectares de plantation. 53 hectares d'îlots d'avenir sont installés. En région Centre-Val de Loire, on dénombre un peu moins d’un million d’hectares de forêt, dont 87 % de forêts privées. Il y a 240 000 propriétaires privés dans la région.