Élevage
Les systèmes fourragers de demain aux Universités du soir
La 34e édition des Universités du soir de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir est consacrée, le 18 janvier sur Internet, à l'adaptation des systèmes fourragers au changement climatique.
La 34e édition des Universités du soir de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir est consacrée, le 18 janvier sur Internet, à l'adaptation des systèmes fourragers au changement climatique.
Le dérèglement climatique semble désormais inéluctable et ses conséquences sur les systèmes fourragers s'observent déjà. La 34e édition des Universités du soir de la chambre d'Agriculture, diffusée le 18 janvier sur son site Internet, s'attache à essayer de les maîtriser au mieux. Trois conseillers de la Chambre vont se relayer pour donner des pistes.
Adapter les prairies
Après l'exposé de Marc Guillaumin sur l'évolution du climat et les perspectives pour les années à venir (lire ci-dessous), le chargé de mission élevage de la Chambre, Philippe Loquet, se penche sur l'adaptation des prairies à cet avenir plus chaud et plus sec dans nos régions. Selon lui, la pousse de l'herbe va se décaler de début mars à la fin de l'hiver et il se pose deux questions : « Sera-t-on capable d'aller chercher l'herbe au moment de la pousse, avec cette limite de la portance et est-ce que cette herbe de printemps servira à nourrir les animaux l'été et non l'hiver comme actuellement ? ».
Philippe Loquet parle ensuite du choix des espèces à implanter. « Le grand perdant est le ray-grass anglais tardif, qui ne donnera pas de biomasse en condition stressante ». Selon lui, il vaut mieux miser sur la luzerne : « C'est la plante à retenir dans le changement climatique », assure-t-il.
Néanmoins, des prairies diversifiées à base de ray-grass hybride, de fétuque élevée ou de dactyle, adaptées aux conditions pédoclimatiques, subsisteront. Mais il faudra peut-être les traiter autrement : « Par exemple, faucher haut (8 cm) pour préserver les racines de la chaleur, explique-t-il. Ou privilégier les apports d'amendement organique à l'automne ».
Dans le tempo du réchauffement
En tout cas « il faudra être dans le tempo du réchauffement, réactif, savoir saisir les opportunités ». Il termine son propos en parlant des intercultures, « l'avoine et le colza sont les plus intéressantes », des mélanges céréales protéagineux immatures (MCPI) « qui sont le couteau suisse des fourragères », du sorgho, du plantain, de la betterave fourragère, de l'ensilage de céréales, ou de l'orge hybride, qui peut être pâturé (voir notre précédente édition).
Enfin, l'agronome Patricia Huet propose un focus sur le maïs ensilage, culture essentielle en polyculture-élevage. Partant du constat que sur ces dix dernières années, compte tenu des températures et des précipitations, le potentiel de rendement de la plante n'est pas optimum, elle livre quelques pistes pour y remédier. Tout commence avec la dérobée qui précède, qui risque d'entamer la réserve hydrique du sol et conseille de ne réserver qu'une partie de sa sole maïs aux dérobées. Ensuite, elle préconise un semis autour du 15-20 avril, rendu possible par un ressuyage plus précoce ces dernières années. Elle encourage enfin à choisir un indice raisonnable, entre 270 et 300, et à être attentif au rythme de la dessiccation de la matière sèche pour assurer une bonne récolte.
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