Les engrais verts au service des vignerons
Une vingtaine de vignerons ont participé à la réunion technique sur les engrais verts et le travail du sol, le 12 avril à Meusnes (Loir-et-Cher).
Les groupes de progrès agroécologie – GIEE*, Dephy, 30.000 - de Loir-et-Cher ont organisé une réunion d’échanges sur le thème des engrais verts et le travail du sol, le vendredi 12 avril dans les vignes du château de Quinçay à Meusnes.
Radis fourrager, avoine rude, vesces, trèfles, phacélie, minette, ont été semés à l’été 2018 dans une parcelle de vigne du Domaine, avec des résultats encourageants pour les années à venir.
Ces expérimentations ont permis de montrer qu’un sol enherbé aura deux fois moins de pertes liées au ruissèlement que sur un sol désherbé chimiquement, et que l’enherbement permet une meilleure recharge hivernale.
De plus, les racines d’une vigne enherbée descendent plus profond, limitant ainsi le stress hydrique. « Les engrais verts sont des plantes semées et détruites en moins d’un an. Ces plantes sont donc correctrices ou améliorantes », assure Alice Durand-Reumaux, conseillère viticole et œnologue à la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher.
Le vigneron Nicolas Oudart qui a planté de la féverole sur 5 ha, s’est montré très satisfait des résultats obtenus (azote : 75 unités, phosphore : 25 unités et potasse : 185 unités) et a annoncé en semer sur tout le reste de son vignoble.
« Les engrais verts sont l’avenir ! La féverole dans mes vignes a ramèné de la porosité profonde qui restructure les sols et empêche le lessivage de l’azote et des autres éléments minéraux », souligne le viticulteur. En plus il n’y a pas de concurrence car elle pousse en hiver. »
Lors de cette réunion technique, Romain Baillon, technicien à la Chambre, a présenté les principaux objectifs du travail du sol et les différents paramètres de réglages possibles : profondeur, recroisement, choix des outils suivant le type de sols, sensibilité du tateur, marge de sécurité et vitesse d’avancement.
Avant de démarrer le désherbage mécanique il préconise d’anticiper (année N-1) afin de connaitre la nature de ses sols et organiser au mieux la campagne de l’année suivante.
Pour ce faire, le technicien recommande de creuser un profil à la bêche sur les 20 à 40 cm pour définir la profondeur de travail, de tutorer tous les complants et de réaliser la 1re intervention après les vendanges avec un buttage léger pour avoir de la terre à reprendre l’année suivante.
« La date d’intervention est aussi primordiale. », souligne Romain. « Il faut veuillez à avoir un sol humide et bien ressuyé (pour limiter le risque de compaction et lissage), avec peu de couverture végétale et des adventices au stade plantule. »
* GIEE : Groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE)
Doriane Mantez